6 lycés professionnels menacés à Paris dès 2023 ! D’autres en 2024 ! Réforme Macron de casse des lycées professionnels : tout est lié ! Tous au ministère !
Temps de lecture : ( mots)
La grève et les manifestations historiques du 18 octobre ont montré la détermination des professeurs de lycée professionnel à bloquer la nouvelle réforme Macron-Grandjean de la voie professionnelle (62% de grévistes, des « LP morts », 3 000 manifestants à Paris, des milliers d’autres partout en France).
La réforme Macron-Grandjean prépare l’éclatement et la privatisation du service public des lycées professionnels, au profit de la généralisation de l’apprentissage patronal.
Augmentation de 50 % des périodes de formation en entreprise, soit cumulées presque une année scolaire en baccalauréat professionnel. Autant d’heures d’enseignement volées aux lycéens pour acquérir un diplôme. Des programmes et horaires propres à chaque lycée professionnel. Des contractuels « issus du monde professionnel » à la place des professeurs fonctionnaires d’État, ceux d’enseignement général réaffectés en lycée ou collège…
Pour les jeunes, c’est le travail gratuit, l’assujettissement aux besoins du patronat et la déqualification.
Mme Grandjean a d’ores et déjà appelé les régions à expérimenter la réforme.
C’est dans ce cadre que la Région Ile-de-France et le Recteur de Paris et de la Région académique ont annoncé la fermeture de 7 lycées parisiens dès 2023, dont 6 lycées professionnels (Valadon, Carrel, De Gaulle, Brassai, L. de Nehou, T. Gautier) et de 10 autres en 2024. Au-delà, c’est 14 autres lycées parisiens qui seraient impactés, y compris par la fermeture de classes, pour faire place au transfert de quelques sections professionnelles.
Des filières de formation uniques et porteuses d’emploi disparaitraient de l’enseignement public (photo, arts du verre, écoles d’infirmiers), laissant le champ libre à l’apprentissage.
A l’appel du SNETAA-FO Paris, principal syndicat des professeurs de lycées professionnels et des syndicats FO des personnels de lycée, SPASEEN-FO, FOSPRIF, des lycées se sont mis en grève dès avant les congés de Toussaint.
Les intersyndicales parisienne et régionale d’Île de France, FNEC FP-FO, FSU, CGT, SUD, SNALC, UNSA, CFDT, ont exigé l’abandon des projets de fermetures des lycées.
A la rentrée du 7 novembre, 14 lycées ont tenu des assemblées générales et décidé la grève.
MAINTIEN DE TOUS LES LYCÉES !
Le 8 novembre, plus de 400 professeurs, personnels, lycéens de 17 lycées parisiens, des élus et parents, se sont rassemblés devant le siège de la Région Ile-de-France, où le Comité interacadémique de l’Education Nationale examinait le projet de fermetures,
Les organisations syndicales enseignantes et la FCPE y ont fait adopter une motion, (à 23 POUR, 1 CONTRE) :
- aucune fermeture de lycée, aucun transfert,
- aucune suppression de postes, maintien de tous les personnels,
- aucune suppression de formation, de section et de capacité d’accueil,
- rénovation de tous les établissements.
Les syndicats parisiens FO des personnels des lycées appellent les personnels à se réunir en AG pour poursuivre leur mobilisation, y compris par la grève et la manifestation au ministère.
L’intersyndicale régionale appelle aussi aux AG pour poursuivre la mobilisation.
La défense de l’enseignement professionnel initial public et laïque sous statut scolaire, de ses diplômes nationaux reconnus dans les conventions collectives et du statut des Professeurs de lycée professionnels, n’est pas l’affaire des seuls personnels des lycées.
C’est l’affaire de tous les salariés du public et du privé qui refusent la régression sociale et la déqualification.
Pour monter d’un cran la mobilisation, le SNETAA-FO a pris l’initiative d’une manifestation nationale au Ministère à Paris, le samedi 19 novembre 2022, en défense de la voie professionnelle.
La FNEC FP-FO et l’URIF FO apportent tout leur soutien à cette montée nationale et appellent plus largement les personnels de l’Éducation nationale, les parents d’élèves, les lycéens et les salariés à y participer.
Paris, le 10 novembre 2022