À coup de 49–3, le gou­ver­ne­ment s’attaque bru­ta­le­ment aux per­son­nels et aux droits des élèves en situa­tion de handicap !

10 Nov, 2023AESH, Com­mu­ni­qué, Postes

Dans le cadre d’une cure d’austérité – 16 mil­liards d’économies ! – impo­sée aux écoles, aux hôpi­taux, aux col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales, alors que nos ser­vices publics et les per­son­nels sont étran­glés par l’inflation, le gou­ver­ne­ment a ins­crit l’Acte 2 de l’École Inclu­sive dans son Pro­jet de Loi de Finances 2024 adop­té sans débat au par­le­ment à coup de 49–3, dans la nuit du 7 au 8 novembre.

Ain­si, l’article 53 lance l’Acte 2 de l’École Inclu­sive en ins­tau­rant les Pôles d’Appui à la Sco­la­ri­té (PAS) en lieu et place des PIAL. Rap­pe­lons que les mesures annon­cées par le pré­sident Macron lors de la Confé­rence natio­nale Han­di­cap s’appuyaient en par­tie sur le rap­port d’avril 2022 sur la sco­la­ri­sa­tion des élèves en situa­tion de han­di­cap qui pré­co­ni­sait de réduire l’aide humaine au pro­fit d’aide maté­rielle et de « for­ma­tions » des enseignants.

Des pôles res­sources XXL mena­çant l’existence des per­son­nels spécialisés…

Ces PAS exper­ti­se­raient « les besoins de l’élève au cours d’un échange avec lui et ses repré­sen­tants légaux. Sur cette base, ils défi­nissent, coor­donnent et assurent la mise en œuvre de réponses de pre­mier niveau, qui prennent notam­ment la forme d’adaptations péda­go­giques, de mise à dis­po­si­tion de maté­riel péda­go­gique adap­té, et d’intervention de per­son­nels de l’éducation natio­nale en ren­fort ou, dans un cadre fixé par voie de conven­tion, de pro­fes­sion­nels des éta­blis­se­ments et ser­vices médico-sociaux ». 

Tous les élèves et notam­ment ceux dits à « besoins édu­ca­tifs par­ti­cu­liers » (Enfants non fran­co­phones, Enfants du voyage, élèves « dys », élèves dont les parents refu­se­raient les démarches auprès de la MDPH…) pour­raient donc rele­ver de ces pôles qui mena­ce­raient de fait les mis­sions spé­ci­fiques propres à chaque mis­sion d’enseignants spécialisés.

… pour impo­ser l’« accom­pa­gne­ment » des per­son­nels confron­tés au chaos 

« Les pôles d’appui à la sco­la­ri­té apportent éga­le­ment leur appui aux per­son­nels des écoles et éta­blis­se­ments de leur res­sort en matière de res­sources et pra­tiques péda­go­giques, ain­si que de formation. »

Que devien­draient les RASED, les ensei­gnants spé­cia­li­sés dans ce cham­bou­le­ment du fonc­tion­ne­ment de l’École ?

Par ailleurs, quand on connaît aujourd’hui à la fois le détour­ne­ment des mis­sions des ensei­gnants spé­cia­li­sés à qui il est deman­dé de deve­nir « coachs » plu­tôt qu’enseignants, et à la fois les pres­sions exer­cées par la hié­rar­chie sur les col­lègues confron­tés à des situa­tions inac­cep­tables de mal­trai­tance ins­ti­tu­tion­nelle sur les élèves et les per­son­nels en lien avec l’inclusion sys­té­ma­tique, on ima­gine très bien le rôle qui va être don­né à ces pôles d’appui : impo­ser des pra­tiques péda­go­giques à la place des soins médi­caux aux­quels peuvent pré­tendre les élèves !

L’Éducation natio­nale aurait désor­mais défi­ni­ti­ve­ment la main sur les noti­fi­ca­tions des MDPH…

Lorsque la MDPH « constate que la sco­la­ri­sa­tion d’un enfant dans une classe (..) requiert une aide (…), sa déci­sion est com­mu­ni­quée au pôle d’appui à la sco­la­ri­té (…), qui en déter­mine les moda­li­tés de mise en œuvre et orga­nise son exécution. »

Ce sera donc le PAS qui déter­mi­ne­ra la quo­ti­té horaire et non plus la MDPH et ce même pour les aides individuelles…

Il sera donc désor­mais exclu­si­ve­ment du res­sort de l’Éducation natio­nale de déter­mi­ner les moda­li­tés d’accompagnement de l’élève et le fera sans aucun doute dans le cadre de ses moyens à disposition…

Si les parents ne sont pas satis­faits des mesures adop­tées par le PAS en réponse aux pres­crip­tions de la MDPH, ils pour­ront sol­li­ci­ter l’avis d’une com­mis­sion mixte de per­son­nels de san­té et de per­son­nels édu­ca­tifs qui arbitreront…

Des AESH trop nom­breux pour le gou­ver­ne­ment… rem­pla­cés par des AESH privés ?

« L’aide (…), lorsqu’elle est indi­vi­duelle, peut, (…) être assu­rée par une asso­cia­tion ou un grou­pe­ment d’associations ayant conclu une conven­tion avec l’État. »

Déjà des AESH d’organismes pri­vés conven­tion­nés sont employés par des familles pour accom­pa­gner leur enfant en classe. Le pro­jet de loi per­met ain­si une géné­ra­li­sa­tion de cette pos­si­bi­li­té pour les aides individuelles…

Jusqu’où iront-ils ? Nous devons les stopper !

L’Éducation natio­nale pèse­ra donc de manière impor­tante dans les déci­sions prises en termes d’accompagnement des élèves (maté­riels et humains). À la lec­ture des rap­ports minis­té­riels, il est cer­tain que le recours aux AESH, pré­sen­tés comme des entraves à l’autonomie des élèves, va être for­te­ment res­treint, la res­pon­sa­bi­li­té de la ges­tion de l’élève ris­quant très for­te­ment de repo­ser sur les enseignants.

100 PAS devraient être mis en place dès la ren­trée 2024 avant géné­ra­li­sa­tion ensuite.

Rap­pe­lons que l’Acte 2 de l’École Inclu­sive pré­voit éga­le­ment la dis­so­lu­tion des éta­blis­se­ments médi­co-sociaux dans les éta­blis­se­ments sco­laires ain­si que la créa­tion d’un nou­veau métier d’accompagnement à la réus­site édu­ca­tive (impo­sant des mis­sions sup­plé­men­taires aux AESH).

L’article 53 lan­çant l’Acte 2 de l’École Inclu­sive et qui avait été reje­té en com­mis­sion sera donc adop­té avec le pro­jet de loi de finances sans dis­cus­sion, sans vote, à coup d’un énième 49–3.

La FNEC FP-FO est aux côtés des personnels !

Stop à la culpa­bi­li­sa­tion ! La péda­go­gie ne peut se sub­sti­tuer aux soins et aux moyens humains que le gou­ver­ne­ment entend réduire drastiquement !

La bien­veillance est du côté des per­son­nels qui reven­diquent le retour des struc­tures et soins adap­tés aux han­di­caps et/ou dif­fi­cul­tés des élèves.

Pré­pa­rons la confé­rence natio­nale de délé­gués du 17 novembre qui dis­cu­te­ra d’une ini­tia­tive d’ampleur natio­nale dans l’unité la plus large pos­sible pour faire abou­tir les revendications :

  • le main­tien et la créa­tion des places néces­saires dans les éta­blis­se­ments sociaux et médico-sociaux ;
  • la créa­tion à hau­teur des besoins de postes d’enseignants spécialisés ;
  • un sta­tut de fonc­tion­naire et un vrai salaire pour les AESH et leur recru­te­ment à hau­teur des besoins ;
  • le retrait de l’acte 2 de l’École inclusive.

Face aux coups de force de ce gou­ver­ne­ment, la FNEC FP-FO appelle les per­son­nels à par­ti­ci­per aux réunions qu’elle orga­nise dans les dépar­te­ments pour mettre à l’ordre du jour la mobi­li­sa­tion et arra­cher les revendications !

À bas la guerre ! Non à l’économie de guerre !

« Nous sommes en guerre » scande le pré­sident Macron comme au temps du Covid. La pres­sion ne fait que com­men­cer pour, au nom du « monde libre », jus­ti­fier son bud­get de misère et la des­truc­tion des acquis sociaux en conti­nuant d’alimenter la marche à la…

De l’argent pour l’École, pas pour la guerre ! Per­son­nels, parents, étu­diants s’organisent pour blo­quer le bud­get Macron-Bayrou

Sup­pres­sions de classes, dota­tions catas­tro­phiques, gel des salaires, pour­suite des contre-réformes : la situa­tion est explo­sive dans les écoles, les éta­blis­se­ments, les ser­vices et les uni­ver­si­tés ! Alors que Macron et Bay­rou en appellent à l’union nationale…

Comi­té des écoles et éta­blis­se­ments de l’Yonne mobilisés

Notre comi­té s’est réuni ce lun­di 24 février afin d’en­vi­sa­ger la pour­suite des actions à mener contre les fer­me­tures de classes et les baisses de DHG dans les col­lèges. La mobi­li­sa­tion menée cette année dans l’Yonne a été his­to­rique : blo­cages, écoles et…

Fouilles des sacs à l’entrée des éta­blis­se­ments : la der­nière trou­vaille du gou­ver­ne­ment pour inti­mi­der et mettre au pas la jeunesse…

Il ne fait pas bon être jeune sous l’autorité du pré­sident Macron et de ses ministres. Ain­si, le 21 février, Éli­sa­beth Borne, ministre de l’Éducation natio­nale et de l’Enseignement Supé­rieur n’a‑t-elle rien trou­vé de plus urgent que d’annoncer sur BFM TV son…

La ministre Borne accé­lère l’acte 2 de l’École inclu­sive : les per­son­nels avec la FNEC FP-FO n’acceptent pas !

Force Ouvrière était conviée au comi­té de sui­vi de l’École inclu­sive, qui ne s’était pas réuni depuis un an. Pen­dant deux heures, sous la hou­lette d’E. Borne et de Char­lotte Par­men­tier- Lecocq, ministre délé­guée char­gée des Per­sonnes han­di­ca­pées, les…

Com­bien de Béthar­ram finan­cés par l’argent public ?

Depuis plus d’un an, le par­quet de Pau mène l’enquête sur 112 plaintes visant des vio­lences phy­siques, agres­sions sexuelles et viols qui auraient été com­mis au col­lège-lycée Notre-Dame-de-Béthar­ram. Com­ment des faits aus­si graves ont-ils pu per­du­rer pendant…

Choc des savoirs : Tou­jours plus de déré­gle­men­ta­tion, Tou­jours moins de moyens !

Lors des CSE des 29 et 30 jan­vier, à l’ombre du si média­tique pro­gramme EVARS, les nou­veaux textes sur le « choc des savoirs » ont été pré­sen­tés. Après la mobi­li­sa­tion inédite du prin­temps der­nier, mal­gré le constat de désor­ga­ni­sa­tion géné­ra­li­sée et de…

Mayotte : le minis­tère tou­jours pas à la hau­teur ! Compte-ren­­du des groupes de tra­vail au ministère

Alors que depuis le 20 jan­vier, les per­son­nels ont fait grève avec une mani­fes­ta­tion mas­sive lors de la venue de la ministre Borne à Mamoud­zou, le minis­tère a convié les orga­ni­sa­tions syn­di­cales à une suite de GT, réunions et ins­tances sur Mayotte et la…

Sou­tien à la grève des per­son­nels de Mayotte !

Début jan­vier la FNEC FP-FO Mayotte s’est adres­sée à la ministre Borne dans une lettre ouverte pour deman­der à L’État de prendre enfin ses res­pon­sa­bi­li­tés et répondre aux demandes des per­son­nels Devant l’entêtement de la ministre Borne de ne pas répondre aux…

Le Sénat coupe les vivres au SNU, le gou­ver­ne­ment veut le main­te­nir… Ce qu’il faut, c’est l’abandon total !

Jeu­di 16 jan­vier, le Sénat a por­té un coup sup­plé­men­taire au ser­vice natio­nal uni­ver­sel (SNU), dis­po­si­tif de mili­ta­ri­sa­tion de la jeu­nesse dès le lycée vou­lu par le pré­sident Macron depuis 2017 et entré en vigueur en 2019. Il a déci­dé de redi­ri­ger 80 millions…