A pro­pos des valeurs de la Répu­blique, de la Laï­ci­té, et du “domaine réser­vé” du pré­sident Macron

31 Août, 2023Com­mu­ni­qué, Laï­ci­té

A la veille de la pré-ren­trée, le ministre Attal a publié une note « Res­pect des valeurs de la Répu­blique », adres­sée aux chefs d’établissements, et une lettre aux parents, toutes deux cen­sées appuyer les per­son­nels suite à sa déci­sion d’interdire les abayas et les qamis à l’école au nom de la Laïcité.

Ce qui frappe à la lec­ture, tout d’abord, c’est que tout en réaf­fir­mant que l’Ecole de la Répu­blique accueille « tous les élèves sans stig­ma­ti­sa­tion ni dis­cri­mi­na­tion », les deux textes ciblent une par­tie de la popu­la­tion, en ne par­lant que des abayas et des qamis, que le ministre a déci­dé de défi­nir comme vête­ments religieux.

Autre fait notable : c’est l’ignorance de la Loi de 1905, à laquelle les deux textes ne font jamais référence.

Les seules réfé­rences régle­men­taires sont :

La Loi du 15 mars 2004 qui inter­dit aux élèves des écoles, col­lèges et lycées publics de mani­fes­ter osten­si­ble­ment une appar­te­nance reli­gieuse par le port de signes ou de tenues. En ren­voyant aux Conseils d’administration la res­pon­sa­bi­li­té de défi­nir ce qui relève du reli­gieux, ain­si que la pro­cé­dure de « dia­logue », la Loi de 2004 expo­sait les per­son­nels à de mul­tiples pressions.

Pour FO il aurait fal­lu abro­ger la Loi Jos­pin de 1989 et son article 10 (por­tant sur le « droit d’expression des élèves ») qui est la source de tous les pro­blèmes, Cette abro­ga­tion ren­drait toute sa force à la cir­cu­laire de Jean Zay du 15 mai 1937 qui pro­hibe tout pro­sé­ly­tisme reli­gieux au sein de l’École publique. La cir­cu­laire d’application de la Loi de 2004, en ren­voyant à la négo­cia­tion locale la défi­ni­tion de ce qui est « osten­sible » ou non, a confir­mé la logique de la Loi de 1989, laquelle prône un « pro­jet péda­go­gique par­ti­cu­lier », sur le modèle du « carac­tère propre » de l’enseignement pri­vé pour chaque éta­blis­se­ment public. Une logique que le pré­sident Macron vou­drait d’ailleurs pous­ser jusqu’au bout avec le modèle marseillais.

La note du ministre Attal publiée le 31 août 2023 ne va pas aider les per­son­nels, en par­ti­cu­lier les chefs d’établissement, car elle ne four­nit aucun cri­tère objec­tif per­met­tant de sou­te­nir une telle inter­dic­tion. Elle n’évitera pas les pos­sibles contes­ta­tions de la part des familles qui ne recon­naissent pas le carac­tère reli­gieux de ces vête­ments, même si le ministre pré­tend le contraire ! De fait cette cir­cu­laire ren­voie à une police du vête­ment source de conflits et d’arbitraire.

le décret publié le 16 août 2023 rela­tif au res­pect des prin­cipes de la Répu­blique et à la pro­tec­tion des élèves dans les éta­blis­se­ments sco­laires qui pré­voit qu’une pro­cé­dure dis­ci­pli­naire est sys­té­ma­ti­que­ment enga­gée par le chef d’établissement « lorsque l’élève com­met un acte por­tant une atteinte grave aux prin­cipes de la Répu­blique, notam­ment au prin­cipe de laïcité. »

Valeurs de la Répu­blique, ou « l’ordre, l’ordre, l’ordre » ?

Dans un long entre­tien au jour­nal Le Point, le pré­sident Macron, après avoir évo­qué les émeutes de juillet 2023 dans les quar­tiers popu­laires, assigne une nou­velle mis­sion à l’école, son nouveau

« domaine réser­vé » : celle de par­ti­ci­per à la « reci­vi­li­sa­tion ». Com­ment ne pas voir se des­si­ner une entre­prise de sou­mis­sion de la jeu­nesse, sorte de com­plé­ment au pro­jet du Ser­vice Natio­nal Uni­ver­sel qui vise à son embri­ga­de­ment ? Deman­der aux per­son­nels d’être les relais de ce qui s’apparente à une idéo­lo­gie d’Etat, cela n’a rien à voir avec l’Ecole républicaine.

Stig­ma­ti­ser, mettre au pas, exclure : une logique répressive

Cette volon­té de mise au pas trans­pire dans la cir­cu­laire sur « les abayas ». Pour « mettre un terme rapide et durable au com­por­te­ment consti­tu­tif d’un trouble au bon fonc­tion­ne­ment de l’école ou de l’établissement », le ministre Attal pré­voit comme moyens « un dia­logue » avec l’élève et les parents

« dans un temps res­ser­ré », et en cas d’échec de cette phase, une pro­cé­dure dis­ci­pli­naire sera sys­té­ma­ti­que­ment enga­gée par le chef d’établissement.

Pro­ba­ble­ment parce qu’il est conscient des dif­fi­cul­tés de l’exercice pour les per­son­nels de direc­tion, le ministre rap­pelle le décret du 16 août 2023 qui donne à ces der­niers des portes de sor­tie en leur offrant le concours des Dasen, voix du ministre, dans la mise en œuvre des pro­cé­dures disciplinaires.

« On ne lais­se­ra rien pas­ser » mar­tèle le Pré­sident Macron. « On sait qu’il y aura des cas à la rentrée. »

Ce n’est pas ça, la Laïcité !

Pour jus­ti­fier sa mesure, le ministre Attal nous explique que les atteintes à la Laï­ci­té ont aug­men­té de 120%. Quelle est la réa­li­té de chiffre ? Ont été recen­sées 4 700 signa­le­ments, sur 12 mil­lions d’élèves : soit… 0,03% des élèves ! Et encore fau­drait-il connaître de quelles atteintes il est ques­tion… A la veille de la ren­trée des élèves, une jour­na­liste de Libé­ra­tion reçoit un SMS du cabi­net du ministre :

« (…) si vous avez pré­vu de faire un repor­tage dans un éta­blis­se­ment lun­di, sachez que nous avons ouvert les portes de huit éta­blis­se­ments par­tout en France qui sont confron­tés au pro­blème de l’abaya. Dites-moi si vous êtes inté­res­sée. » Que cherche le ministre ?

Non seule­ment l’annonce d’interdiction des abayas et des qamis est une mesure de diver­sion pour détour­ner l’attention des vrais pro­blèmes de la ren­trée, notam­ment le manque de per­son­nels et les condi­tions de tra­vail qui ne cessent de se dégra­der. Mais c’est aus­si un ins­tru­ment au ser­vice du chaos que le gou­ver­ne­ment veut impo­ser pour divi­ser, sépa­rer, mettre au pas. Ce fai­sant il place les per­son­nels, en par­ti­cu­lier de direc­tion, en grande difficulté.

La FNEC FP-FO rap­pelle que chaque année, le gou­ver­ne­ment attri­bue des mil­liards d’argent public aux écoles pri­vées confes­sion­nelles : 8,5 mil­liards d’euros sont consa­crés au finan­ce­ment de l’enseignement pri­vé des 1er et 2nd degrés au bud­get 2023.

Pour la FNEC FP-FO, « faire bloc pour la Laï­ci­té », c’est agir pour l’abrogation des lois anti-laïques, l’arrêt des mesures de ter­ri­to­ria­li­sa­tion et de pri­va­ti­sa­tion de l’Ecole, c’est le res­pect de la loi de 1905, qui assure la liber­té de conscience et la neu­tra­li­té de l’Etat, lequel ne recon­nait, ne sala­rie et ne sub­ven­tionne aucun culte (article 2 de la loi de 1905), c’est agir pour le res­pect du prin­cipe « à l’école publique, fonds publics, à école pri­vée, fonds privés » !

Macron-Bay­­rou conti­nue­ront à nous atta­quer : Nous ferons tout pour les bloquer !

Après la cen­sure du gou­ver­ne­ment Bar­nier, tota­le­ment illé­gi­time, le pré­sident Macron a déci­dé de pour­suivre son coup de force contre la démo­cra­tie et de nom­mer Fran­çois Bay­rou Pre­mier ministre. Ce cacique de la 5e Répu­blique, nous l’avons déjà jugé sur pièce…

Sou­tien total à la popu­la­tion et aux per­son­nels de Mayotte !

Same­di 14 décembre, l’archipel de Mayotte a été dévas­té par le cyclone Chi­do, d’une vio­lence extrême, excep­tion­nelle, jamais vue depuis près d’un siècle. Tan­dis que des images de déso­la­tion cir­culent dans la presse, les élus locaux font état de dégâts…

Macron ne veut lâcher sur rien… Nous non plus !

Ce 11 décembre, les syn­di­cats de fonc­tion­naires ont été convo­qués en Conseil Com­mun de la Fonc­tion publique pour dis­cu­ter d’un pro­jet de décret rédui­sant de 10% l’in­dem­ni­sa­tion des jours d’ar­rêt mala­die des contrac­tuels. FO a fait reti­rer ce point de l’ordre…

La FNEC FP-FO sera aux côtés de tous ceux qui disent : nous continuons !

Grève puis­sante le jeu­di 5 décembre : 200 000 mani­fes­tants, des taux de gré­vistes record dans l’Éducation natio­nale, chez les ter­ri­to­riaux… La puis­sance de la grève, au len­de­main de la cen­sure de Bar­nier, montre que les per­son­nels n’ont aucune envie de…

Après la cen­sure, grève puis­sante ce 5 décembre ! Main­te­nant : il s’agit de trans­for­mer l’essai !

La cen­sure vient de faire tom­ber le gou­ver­ne­ment Bar­nier, suite au 49–3 pour pas­ser en force son PLFSS (pro­jet de loi de finan­ce­ment de la Sécu­ri­té sociale), ses trois jours de carence pour les fonc­tion­naires… C’est le résul­tat du refus de recon­naître le…

Main­te­nant, on n’attend plus ! GRÈVE ! Pour blo­quer Macron-Barnier !

Hier, c’était l’obstruction par­le­men­taire pour empê­cher le vote sur l’abrogation de la réforme des retraites, demain, ce sera le 49–3 pour faire pas­ser l’austérité… Mais ça ne passe pas, et ça ne pas­se­ra pas ! Les grèves se mul­ti­plient : dans l’industrie,…

Face à la vio­lence des attaques, 3 jours de carence : 3 jours de grève ! Dans l’unité, avec les cheminots !

Le gou­ver­ne­ment mino­ri­taire bran­dit déjà la menace du 49–3 pour faire pas­ser un bud­get d’une bru­ta­li­té sans pré­cé­dent : gel des salaires, sup­pres­sions de mil­liers de postes dans les ser­vices publics, jours de carence, des­truc­tion de la Sécu… Et ce dans un…

Acte II du « choc des savoirs » : une pro­vo­ca­tion de plus ! Pré­pa­rons la mobi­li­sa­tion pour gagner !

La ministre Gene­tet a annon­cé ses mesures de « l’acte II du choc des savoirs ». Ces déci­sions font suite à la réunion du 21 octobre que la FNEC FP FO avait ain­si résu­mée : Aucune réponse aux reven­di­ca­tions sur les postes et les salaires ; Main­tien de la…

Face au « fonc­­tion­­naires-bashing », la seule réponse : la grève !

Pour impo­ser son bud­get d’extrême rigueur et ses mesures contre le Sta­tut et les ser­vices publics, le ministre Kas­ba­rian n’a pas hési­té ces der­niers jours à faire du « fonc­tion­naire-bashing » pour ten­ter de divi­ser les tra­vailleurs. Une cam­pagne de…

Pour blo­quer Kas­ba­rian, Gene­tet et pour gagner : la grève jusqu’à satis­fac­tion, tous ensemble !

Les annonces rela­tives au pro­jet de bud­get 2025 répandent la colère dans les écoles, les éta­blis­se­ments et les ser­vices. Dans les réunions syn­di­cales qui se tiennent quo­ti­dien­ne­ment, les per­son­nels expriment leur rejet des mesures envi­sa­gées par ce…