Communiqué commun FSPS FO et FNEC FP-FO Non à l’universitarisation ! Non à Parcoursup ! Maintien des IFSI garant d’une véritable formation paramédicale !
Les ministres de la santé et de l’enseignement supérieur ont annoncé, le 5 juillet, une nouvelle étape dans le processus d’universitarisation des formations en santé, en particulier celles des paramédicaux. Pour FO, celle-ci ne pourra que déboucher sur une destruction de la formation des futurs infirmiers et de leur qualification.
Cette réforme est déjà en place dans la formation des professeurs des écoles. Avec la disparition des écoles normales, le concours de recrutement a été remplacé par une sélection à l’entrée en master des métiers de l’éducation et de la formation, s’attaquant ainsi au statut de fonctionnaire des futurs enseignants
Pour les infirmiers et manipulateurs en électroradiologie médicale, dès la rentrée de 2019, le concours d’entrée dans les instituts de formation est supprimé, au profit d’une sélection sur dossier, via le dispositif « ParcourSup ». En 2020, d’autres formations paramédicales et sociales seront concernées.
Le bilan de Parcoursup est désastreux. Il est inacceptable !
Au plan national, selon la presse, la moitié des élèves n’a pas validé son affectation et près de 90 000 sont toujours en attente, ou n’ont reçu aucune proposition. C’est sans compter ceux qui ont accepté une proposition par défaut, c’est-à-dire un vœu qui n’était pas prioritaire, sachant que la Ministre Mme Vidal n’ouvrirait pas suffisamment de places dans les universités (certains ont même renoncé à passer l’examen, pour retenter leur chance l’année prochaine). Près de 100 000 candidats ont quitté la plateforme Parcoursup, et des milliers de bacheliers, quand ils en ont les moyens financiers, se tournent vers le privé.
Ces mesures sont donc une aberration !
Actuellement, ce sont environ 180 000 candidats qui chaque année se présentent au concours d’entrée en IFSI pour un potentiel d’environ 30 000 places (350 écoles d’infirmières au total). Comment ce logiciel pourra-t-il affecter correctement chaque candidat dans un IFSI en correspondance avec le choix de chaque candidat ?
Qu’en sera-t-il demain de l’accès à la formation professionnelle et aux reconversions pour les agents hospitaliers dans les IFSI ? Qu’en sera-t-il même de l’existence des IFSI dans le cadre de l’universitarisation ? Cherche-t-on à dissuader les futurs candidats ? Un grand nombre d’entre eux risquent de renoncer, à force d’être placés sur des listes d’attente !
A cet égard, l’enquête réalisée par le Comité d’entente des formations infirmières et cadres (CEFIEC) en mai dernier, met en lumière la satisfaction des étudiants vis-à-vis de leur formation actuelle. Ces derniers, au travers des quelques 6 270 répondants, soit 21% des effectifs de deuxième année, semblent en revanche appréhender le processus d’universitarisation. 80% d’entre eux sont ainsi satisfaits ou très satisfaits de leur condition d’apprentissage. Le passage à l’université n’est pas pour eux gage de qualité, indiquent-ils à 57%. Ils sont en outre 76% à craindre “un appauvrissement professionnel” et 91% à souhaiter une formation dans un seul lieu… incarné par un institut.”
Aussi, nos deux fédérations FO ont les mêmes exigences et revendications :
- Retrait de Parcoursup !
- Non à l’universitarisation !
- Maintien des IFSI !
- Préservation d’un enseignement professionnel de qualité délivré par les instituts de formation qui répond aux exigences de la qualification des paramédicaux !
- Défense des diplômes nationaux !
Paris, le 31 juillet 2018