Concours et for­ma­tion des ensei­gnants : un pro­jet inacceptable !

10 Avr, 2024Action, Com­mu­ni­qué, Contrac­tuels, Diplômes-qua­li­fi­ca­tions, For­ma­tion professionnelle

Dans son dis­cours du 5 avril, le pré­sident de la Répu­blique a annon­cé la mise en place d’« écoles nor­males du XXIe siècle ». Rien de plus trom­peur que cette for­mule publi­ci­taire, qui cache en réa­li­té la pour­suite de la des­truc­tion de la for­ma­tion dis­ci­pli­naire des ensei­gnants et des concours eux- mêmes.

Le pro­jet qui cir­cule de manière offi­cieuse depuis quelque temps rompt certes avec la réforme Blan­quer de 2021, qui a aggra­vé une « mas­te­ri­sa­tion » dont on connaît les consé­quences : étu­diants se détour­nant mas­si­ve­ment de la pro­fes­sion ensei­gnante, baisse accé­lé­rée du nombre de can­di­dats aux concours, baisse du nombre de titu­la­ri­sa­tions et contrac­tua­li­sa­tion accrue des nou­veaux ensei­gnants. Il ne rompt cepen­dant pas avec la volon­té de liqui­der et la for­ma­tion des ensei­gnants et les concours eux-mêmes.

« Mas­te­ri­sa­tion » maintenue !

S’il pré­voit de pla­cer le concours à Bac+3, le pro­jet main­tient la « mas­te­ri­sa­tion » de la for­ma­tion des ensei­gnants. Issue de la réforme de 2008–2009, la mas­te­ri­sa­tion avait été contes­tée par toutes les AG qui s’étaient tenues alors. C’est le main­tien d’une titu­la­ri­sa­tion condi­tion­née à l’ob­ten­tion du mas­ter. C’est le main­tien d’un véri­table par­cours du com­bat­tant pour les appren­tis ensei­gnants, avec des exi­gences mul­tiples venues de toute part : mémoire de recherche, mémoire pro­fes­sion­nel, rap­ports de stages, etc. La FNEC FP-FO main­tient sa reven­di­ca­tion d’abrogation.

Des « fonc­tion­naires » lau­réats de concours à 900 € par mois !

Alors que le pro­jet offi­cieux comme le dis­cours du pré­sident Macron évo­quaient une rému­né­ra­tion mini­ma­liste à 1400 € en 1re année de mas­ter, l’annonce offi­cielle est en défi­ni­tive celle d’une rému­né­ra­tion à 900 € à temps plein ! S’agit-il encore de fonc­tion­naires sous sta­tut recru­tés par concours ?

Pro­gram­ma­tion de l’assèchement du vivier de can­di­dats au concours de pro­fes­seur des écoles

Le pro­jet pré­voit que les étu­diants qui sui­vraient des licences « PPPE » (par­cours pré­pa­ra­toire au pro­fes­so­rat des écoles) et obtien­draient de sur­croît des cer­ti­fi­cats com­plé­men­taires déli­vrés direc­te­ment par le M.E.N. soient dis­pen­sés du pas­sage des épreuves d’admissibilité (« l’écrit »). C’est une baisse aggra­vée des exi­gences dans le recru­te­ment des maîtres et l’instauration offi­cielle de l’inégalité d’accès au concours. Plus encore, un quo­ta de dis­pen­sés est même fixé : 80 % ! Les étu­diants seraient ain­si contraints d’être ins­crits dès Bac+1 en licence PPPE, donc de choi­sir cette orien­ta­tion dès la ter­mi­nale (sans cer­ti­tude au demeu­rant de l’avoir, Par­cour­sup oblige). Est ain­si en réa­li­té pro­gram­mée la réduc­tion pro­gram­mée du vivier des can­di­dats au concours de PE.

Pre­mier degré : des pseu­do-licences en forme d’impasse

Sous cou­vert de « plu­ri­dis­ci­pli­na­ri­té », les licences PPPE n’attesteraient en réa­li­té de la maî­trise d’aucune dis­ci­pline. Ces for­ma­tions n’auraient d’universitaires que le nom, puisqu’elles seraient sou­mises à un « cahier des charges » impo­sé. Les « savoirs fon­da­men­taux » n’y repré­sen­te­raient que 50 % de l’enseignement, le reste étant consti­tué de stages, de l’inculcation idéo­lo­gique de ce que le gou­ver­ne­ment du moment consi­dère comme étant les « valeurs de la Répu­blique » ou de « sciences cog­ni­tives ». Pour ceux qui ne réus­si­ront pas le concours, elles ren­dront de plus presque impos­sible toute pour­suite d’études en master.

Second degré : attaques contre les licences dis­ci­pli­naires et dis­pa­ri­tion de pré­pa­ra­tions aux CAPES

Pour l’accès aux concours du second degré, sont annon­cés des « modules », dont le conte­nu est là aus­si impo­sé et qui vien­dront prendre place au cœur des licences dis­ci­pli­naires exis­tantes. Il est pré­vu qu’ils acca­parent la moi­tié du volume horaire en 2e et 3e année de licence. Si ces modules sont mis en place, c’est donc une coupe franche dans les ensei­gne­ments dis­ci­pli­naires de licence.

Faute de dota­tions bud­gé­taires, puisque tout se fait « à coût constant », beau­coup d’universités ne pour­raient pas mettre en place de tels modules en paral­lèle des ensei­gne­ments dis­ci­pli­naires habi­tuels. En ce cas il fau­drait donc choi­sir : ou bien sacri­fier la licence dis­ci­pli­naire, ou bien sup­pri­mer la pré­pa­ra­tion au CAPES (et concours assimilés).

Affais­se­ment dis­ci­pli­naire des épreuves de CAPES

Les épreuves mêmes des CAPES et concours assi­mi­lés conser­ve­raient un for­mat où la prio­ri­té est don­née à des attentes non dis­ci­pli­naires, en par­ti­cu­lier au niveau de l’oral, la confor­ma­tion aux attentes hié­rar­chiques ou aux modes péda­go­giques pré­va­lant sur la maî­trise des disciplines.

L’affaiblissement dis­ci­pli­naire serait plus pro­non­cé encore dans les filières où existent des pro­grammes thé­ma­tiques requé­rant des ensei­gne­ments et des per­fec­tion­ne­ments métho­do­lo­giques spé­ci­fiques, notam­ment en lettres, langues et sciences humaines.

…Et tout ceci devrait être mis en place d’ici la ren­trée de sep­tembre ! C’est inenvisageable !

Ce pro­jet inac­cep­table s’inscrit tota­le­ment dans les annonces du ministre Gue­ri­ni pour la liqui­da­tion des sta­tuts de corps et du Sta­tut géné­ral de la Fonc­tion publique

La FNEC FP-FO reven­dique l’ouverture de négo­cia­tions sur les revendications :

  • Aban­don de la mas­te­ri­sa­tion et par­ti­cu­liè­re­ment du mas­ter d’enseignement « MEEF »

  • Recru­te­ment par concours après Licence (Bac + 3/Bac + 4 pour les agré­gés) avec une véri­table for­ma­tion pro­fes­sion­nelle rému­né­rée sous sta­tut de fonc­tion­naire à plein temps et la recon­nais­sance d’une équi­va­lence Bac+5 après titularisation

  • Res­pect de la qua­li­fi­ca­tion acquise par le diplôme natio­nal de Licence ; éga­li­té face aux concours de tous les diplô­més de Licence

Soli­da­ri­té avec les syn­di­ca­listes et ensei­gnants de Côte d’Ivoire ! La répres­sion doit cesser !

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