CSE du 8 juin 2017
Déclaration de la confédération CGT-FORCE OUVRIERE
Monsieur le Ministre,
C’est en toute indépendance que la Confédération Force Ouvrière, avec sa fédération de l’enseignement la FNEC FP-FO, entend rappeler ici brièvement ses positions et revendications.
A Force Ouvrière, notre attachement républicain à l’école publique et laïque est indéfectible. Oui, l’école est républicaine et l’ensemble des réformes de ces dernières années visant à toujours plus de territorialisation de l’école vont à l’encontre de ce principe tant via une autonomie croissante des établissements, les réformes des rythmes scolaires et du collège, que par la régionalisation de l’enseignement et notamment de l’enseignement professionnel. La réforme territoriale ne fait que renforcer notre opposition, transformant peu à peu l’Education nationale, une et indivisible, en une multitude d’établissements et de programmes. Or, quand l’école est affaiblie, la République l’est tout autant et la privatisation n’est jamais bien loin.
Nous ne pouvons qu’être inquiets d’un certain nombre d’orientations du Président de la République confirmées par le Ministre de l’Action et des Comptes publics : suppression de 120.000 postes dans la Fonction publique, dont 50.000 dans la Fonction publique de l’Etat ; rétablissement du jour de carence ; poursuite de la contractualisation de la fonction publique ; remise en cause du Code des pensions civiles et militaires de retraite…
Pour Force Ouvrière, la Fonction publique, ses fonctionnaires et agents, ne sont pas des postes de dépense budgétaire, des variables d’ajustement des comptes publics ; ce sont bien au contraire les garants de notre richesse à tous : le service public républicain. Il nous a été rapporté l’objectif de 20.000 postes à supprimer dans l’Education nationale, le confirmez-vous ?
L’attachement de Force Ouvrière à l’école de la République a pour corollaire le souci que ses personnels restent des fonctionnaires d’Etat – seuls à même d’assurer la dimension républicaine nationale et laïque de l’enseignement sur tout le territoire de la République. FO réaffirme son attachement indéfectible au statut général de la fonction publique et aux statuts particuliers. Or les garanties statutaires des personnels ont été gravement mises à mal ces dernières années, missions et salaires ont été individualisés par de multiples décrets déclinant les réformes, et par l’instauration du RIFSEEP qui oppose le mérite à la notion de carrière.
FO condamne la précarisation croissante dans l’Education nationale, le recours massif au recrutement de contractuels en lieu et place de fonctionnaires et constate que le plan Sauvadet n’a pas répondu au souhait de milliers de contractuels d’être titularisés. Enfin, la nouvelle évaluation-PPCR des personnels enseignants, d’éducation et d’orientation, dont les textes ont été publiés par l’ancienne Ministre en toute hâte, représente aussi un danger contre les garanties statutaires des personnels.
La Confédération Force Ouvrière considère au contraire que dans tous les secteurs, l’urgence est à la création des postes statutaires nécessaires et à l’augmentation des salaires. Il s’agit d’une urgence sociale et économique. Dans la Fonction publique, FO exige l’augmentation de 16% de la valeur du point d’indice, qui doit rester commun aux trois versants.
Force Ouvrière restera vigilante quant au maintien des diplômes nationaux reconnus dans les conventions collectives et les statuts, avec des épreuves nationales, terminales et anonymes. FO rappelle également son attachement aux disciplines, aux programmes et horaires nationaux et reste opposée à l’inversion de la hiérarchie des normes qui, en reconnaissant la primauté du local, remet gravement en cause les garanties collectives et statutaires.
Pour Force Ouvrière, il est urgent que le gouvernement revienne sur les contre-réformes successives et ouvre les négociations sur la base des revendications des personnels dont nous sommes porteurs.
Nous nous exprimerons d’ailleurs tout à l’heure sur vos projets de décret et d’arrêté.
Comme vous nous l’avez dit, Monsieur le Ministre, les personnels sont fatigués. Face à la dégradation de leurs conditions de travail et aux attaques incessantes et indécentes contre leurs actions publiques, ils attendent des mesures d’urgence.
En toutes circonstances, nous continuerons de porter nos revendications. C’est notre rôle. C’est notre conception de l’indépendance syndicale.
Je vous remercie pour votre écoute.