CTM du 11 juillet 2017
Déclaration liminaire la FNEC FP-Force Ouvrière
Au nom de la FNEC FP-FO je voudrais tout d’abord commencer cette déclaration en faisant état de notre satisfaction concernant la modification de l’ordre du jour de cette séance, avec le retrait du point sur le télétravail pour permettre la consultation préalable des CHSCT ministériels.
Nous sommes également demandeurs d’un réexamen du contenu même du projet d’arrêté. Les formulations du projet nous semblent bien en deçà des possibilités offertes par le décret du 11 février 2016, notamment en matière de prise en charge des coûts, de responsabilité, de formation, d’établissement de la liste des activités éligibles.
Venons-en aux questions plus générales.
Le ministre de l’éducation nationale dans sa lettre aux personnels a indiqué être attaché à l’idée de progrès. Mais le progrès, ce n’est pas seulement une idée, cela doit être une réalité. En matière économique et sociale, le progrès ne peut être synonyme d’austérité, de déréglementation, de recul des services publics.
L’année scolaire vient de se terminer, et les sujets d’inquiétude s’accumulent. Dans quelles conditions va se dérouler la rentrée ? Permettez-nous de lister un certain nombre de questions.
L’augmentation du nombre des élèves, due à la démographie, est tout sauf une surprise. Des dizaines de milliers de titulaires du baccalauréat, qui est toujours le diplôme national de fin d’études secondaires et le premier grade universitaire, sont à ce jour sans place dans les universités. Des milliers de lycéens n’ont pas trouvé de place dans l’enseignement secondaire non plus. Comment le ministère va-t-il régler cette question ? Commet éviter dans ces conditions une nouvelle surcharge des classes ?
Une nouvelle fois les postes aux concours sont loin d’être pourvus, que ce soit dans le premier ou le second degré : quoi qu’on en dise, une véritable crise du recrutement s’est installée, dont il faut chercher les causes dans les réformes et le niveau des salaires, qui sont tout sauf attractifs. Mais dans l’immédiat le ministère envisage-t-il de recourir aux listes complémentaires comme nous l’avons demandé et de renoncer à l’embauche supplémentaire de contractuels comme d’ores et déjà annoncé par exemple en Seine Saint-Denis ou en Corse dans le premier degré ? Ne faudrait-il pas ouvrir les capacités d’accueil des académies, afin que les stagiaires du réservé notamment ne soient pas placés dans une situation qui les pousse à démissionner du fait d’une affectation hors académie d’origine ?
De plus les premières remontées, compte tenu du nombre de stagiaires convoqués par les jurys académiques témoignent que cette année encore le nombre d’ajournements et de licenciements de stagiaires risque d’être considérable. Rappelons qu’en 2016 au total un stagiaire sur 8 n’avait pas été titularisé, selon les chiffres que vous nous avez communiqués. Quelle appréciation le ministère fait-il de cette situation, a‑t-il prévu des mesures pour éviter une nouvelle charrette de licenciements ?
La dégradation des conditions de travail des personnels est une constante depuis des années. Tout le monde sait que nos collègues sont lassés des réformes qui désorganisent les écoles et renforcent les inégalités comme le prouve d’ailleurs le mouvement en faveur d’un retour à la semaine de 4 jours dans les écoles, dont nous continuons de réclamer qu’il fasse l’objet d’une mesure nationale. Les conditions dans lesquelles se met en place le dispositif des CP à 12 en REP+ nous laissent craindre une nouvelle vague de dégradation et de déréglementation. Par exemple le ministère peut-il garantir qu’il n’y aura aucune co-intervention imposée dans des classes à 24, qui seraient mises en place faute de locaux ?
Ajoutons que nos collègues éligibles au rendez-vous de carrière, autrement dit à la nouvelle évaluation, en ont été avertis par mail à la veille des vacances : nous sommes certains que cela ne va pas les aider à passer de bonnes vacances. L’édition d’un guide ne les convaincra pas que cette réforme est meilleure que les autres, pas plus que les débats au CHSCT ministériel où l’administration n’a rien dit pour les rassurer.
Dernière question : le dispositif « devoirs faits » va-t-il se mettre en place en faisant appel à des associations, comme cela a été envisagé, ce qui constituerait une atteinte à la laïcité.
Sur le plan de la Fonction publique, le gouvernement a annoncé, non seulement le rétablissement du jour de carence, mais aussi le gel du point d’indice, sous prétexte, d’après le ministre qu’ils « doivent aussi prendre part à l’effort national. » Faut-il rappeler que depuis 2000 la valeur du point a décroché de 16% par rapport aux prix. Pour le gouvernement il est clair que les fonctionnaires sont un coût, une charge et non un atout, et qu’il veut imposer une austérité renforcée. L’objectif essentiel est de réduire la masse salariale. Parallèlement l’augmentation de la CSG, rejetée par l’opinion dans des proportions analogues au rejet de la loi travail, pourrait se traduire par une amputation supplémentaire de leur pouvoir d’achat, comme de celui des retraités. Nous persistons à penser que l’augmentation de la valeur du point d’indice est prioritaire.
Notre organisation ne manquera pas de prendre ses responsabilités dès la rentrée, avec les personnels pour défendre leurs revendications.