Déclaration de la FNEC FP-FO et compte-rendu du Conseil Supérieur de l’Éducation du 7 avril 2022
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Déclaration préliminaire
« M. le Président,
M. le DGESCO,
Mmes et Messieurs membres du CSE,
La FNEC FP-FO tient avec sa confédération, à réaffirmer « son soutien et sa solidarité à l’égard de la population, des travailleurs et de leurs syndicats en Ukraine, qui sont les premières et principales victimes, comme cela est toujours le cas dans tous les conflits, comme elle affirme son soutien avec la population et les militants en Russie qui rejettent la guerre, appellent à la paix et subissent la répression. »
Avec la cgt-FO, la FNEC FP-FO réaffirme son indépendance « A la veille d’échéances électorales politiques importantes en France, (…) fidèle à ses principes fondateurs, fidèle à la Charte d’Amiens, dans le respect des opinions politiques, philosophiques et religieuses de tous ses adhérents, ne donnera aucune consigne de vote. »
Avec la cgt-FO, la CEF affirme que la FNEC FP-FO « ne s’engagera dans aucune politique d’accompagnement, de co-législation, ou même d’union nationale sous aucun prétexte, pas même la guerre. Fidèle à sa pratique réformiste, elle privilégiera la négociation mais elle s’engagera dans l’action et la mobilisation si cela lui est imposé. »
Avec la cgt-FO, elle combattra toute tentative de remettre en cause les 42 régimes de retraites existant et le code des pensions civiles et militaires.
La FNEC FP-FO s’étonne de la tenue de ce Conseil Supérieur de l’Éducation, à la veille des élections présidentielles. Nous ne pouvons contester que des mesures d’urgence doivent être prises. Mais l’ordre du jour de ce Conseil supérieur de l’Éducation n’en prend pas le chemin.
Pas plus que les annonces du Président candidat qui entend dynamiter les statuts et l’École publique, sur le modèle de l’expérimentation marseillaise : recrutement local sur projet éducatif, rémunération au mérite, territorialisation de l’offre de formation professionnelle public en fonction des débouchés du marché local…
L’urgence est bien de revenir sur les mesures qui démantèlent le cadre national de l’école, à commencer par le recours aux cabinets privés et associations type Mc Kinsey et autres. La FNEC FP- FO demande l’abandon de l’expérimentation de Marseille.
Elle exige l’abandon des PIAL, instruments de territorialisation, de mutualisation, de gestion de la pénurie, aux dépens des personnels et des élèves.
Elle demande l’abandon de la réforme du lycée et du baccalauréat, l’abrogation de Parcoursup qui aggravent les inégalités entre les établissements et les lycéens et dégradent considérablement les conditions de travail des personnels. Si nous partageons les questionnements de nos collègues sur l’enseignement de mathématiques au lycée, cet énième ajustement de la réforme, au fil de l’eau est une nouvelle illustration que cette réforme n’est pas bonne et qu’il faut tout revoir.
Elle demande l’arrêt des mesures qui instaurent le chaos pour mieux livrer l’éducation au marché.
Dans les Côtes‑d’Armor, l’IA-DASEN va jusqu’à créer un pôle de « e‑remplaçants » pour la continuité pédagogique afin de pallier le manque de personnels à l’image du recteur de l’Académie de Nancy- Metz qui crée des brigades numériques de remplacement dans le second degré pour la rentrée 2022. Dans 16 départements, la gestion est désormais basculée vers une start-up privée qui via son application Andjaro devient le sous-traitant des DSDEN en rentabilisant au maximum tous les remplaçants et les frais auxquels ils peuvent prétendre.
L’urgence est de rétablir les postes supprimés et de créer de recruter des personnels fonctionnaires à la hauteur des besoins.
L’urgence est bien d’augmenter sans délai de 22% la valeur du point d’indice, à la hauteur de la perte du pouvoir d’achat perdu depuis 2000. L’annonce d’une revalorisation après les élections sonne comme une énième provocation alors que l’inflation galopante aboutira, en mai 2022, à une troisième augmentation du SMIC en 6 mois. Le refus du gouvernement d’augmenter dès maintenant la valeur du point d’indice aboutit à un nouveau rabotage des carrières et à une paupérisation aggravée des personnels.
La FNEC FP-FO immédiatement un statut pour les AESH avec une reconnaissance des 24h d’accompagnement comme un temps complet, payé sans 100%.
La FNEC FP-FO dénonce faiblesse de la revalorisation de 10% des frais de déplacement. Entre mars 2020 et mars 2022, le gazole est passé de 1,24€ à 2,14€ soit une augmentation de 72% ; le sans plomb 95 est passé de 1,29€ à 2,02€ soit une augmentation de 56% !
La FNEC FP-FO exige une revalorisation des frais de déplacement à hauteur de l’augmentation des prix du carburant.
Avec sa confédération, la FNEC FP-FO exige « dans le même temps, la mise en place de mécanismes de blocage des prix des biens des dépenses contraintes (carburants, énergie, alimentation…). » Enfin, une question concernant le réseau AEFE, il est prévu la réécriture du décret 2002–22 sur le recrutement des personnels en poste à l’étranger. Le texte doit passer au CSE car il modifierait le code de l’éducation. Où en est-on ? »