Déclaration et compte rendu du CTMEN du 26 janvier 2022
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Déclaration de la FNEC FP-FO
Monsieur le DGRH, Mmes et MM. les membres du CTMEN,
Deux semaines après la grève historique du 13 janvier et à la veille d’une grève interprofessionnelle à laquelle se joindront les personnels de l’Éducation nationale, à l’évidence, le gouvernement n’a toujours pas pris la mesure de la situation.
Vous avez mis en place une instance « partenariale » dont l’objectif n’est pas de répondre aux revendications des personnels mais de faire entériner par les organisations syndicales les décisions prises par le gouvernement avec ses « autorités scientifiques », comme par exemple la décision de maintenir son protocole inapplicable pour plusieurs semaines au moins.
La FNEC FP FO a rappelé qu’elle n’avait pas vocation à être un « partenaire social » ni un relai de la doctrine gouvernementale.
Pour notre organisation syndicale, la réponse prioritaire aux problèmes évoqués par les personnels lors de la grève du 13 janvier ne réside pas dans le fait de multiplier les protocoles, mais bien de créer des postes et de recruter des personnels enseignants, de vie scolaire, administratifs, psychologues, médecins, infirmières scolaires et assistantes sociales, à hauteur des besoins.
C’est pourquoi nous rappelons l’exigence constante portée par notre fédération de recrutement immédiat de personnels sous statut pour assurer le remplacement des personnels absents, pour alléger les effectifs, mesure qui permettrait à n’en pas douter de régler bon nombre de situations problématiques dans les écoles et les établissements.
Vos représentants nous ont informés du recrutement des candidats aux CRPE inscrits sur les listes complémentaires. Une semaine après, nous n’avons aucune information claire suite à cette annonce.
En effet, nous avons des retours de certaines académies qui indiquent que ces personnes seraient recrutées en tant que contractuelles jusqu’à la fin de cette année scolaire, puis seraient professeurs stagiaires durant la prochaine année scolaire.
Ces académies ne respectent pas la réglementation en vigueur concernant le recours aux personnes sur liste complémentaire. Nous demandons qu’un rappel soit fait à ces académies afin que chaque candidat au concours inscrit sur la liste complémentaire soit recruté immédiatement en tant que fonctionnaire.
Les listes complémentaires sont limitées, voire inexistantes dans certaines académies. Comment comptez-vous procéder dans ces académies ?
Aucune annonce n’a été effectuée concernant les lycées et collèges, pourtant eux aussi placés dans des situations intenables ; rien non plus concernant les PsyEN. Là aussi, comment comptez-vous procéder ? Quid des 96 listes complémentaires dans l’enseignement privé ? Allez-vous les recruter ?
Nous réitérons donc notre demande, déjà effectuée dans notre courrier du 20 janvier, de réabonder des listes complémentaires dans le 1er degré comme dans le 2nd degré afin que le recrutement évoqué par vos représentants soit effectif à hauteur des besoins pour que chaque personnel absent soit remplacé.
- Combien de listes complémentaires seront recrutées au total ? Par département ?
- Quand seront-ils recrutés ? Quels délais auront-ils pour répondre aux sollicitations des Rectorats et/ou des départements ?
- Pourriez-vous nous communiquer la liste des personnes concernées ?
- Sur quels supports seront-ils positionnés ?
- Nous confirmez-vous que les candidats aux concours inscrits sur la liste complémentaire mais déjà recrutés comme contractuels bénéficieront du recrutement sous statut ? Seront-ils laissés sur les postes qu’ils occupent actuellement ?
=> pas forcément. Ce n’est pas impossible. Cela s’analyse finement au cas par cas.
Certaines personnes sont affectées en tant PE stagiaires dans certains départements mais sont inscrites sur la liste complémentaire d’un autre département, le délai pour la démission sera-t-il réduit pour pouvoir répondre favorablement au recrutement par la liste complémentaire ?
- Un candidat au concours inscrit sur la liste complémentaire dans une académie peut-il être recruté même s’il est inscrit en master MEEF dans une autre académie ?
- Concernant le tableau fourni par la DGRH à propos la typologie des affectations, il est indiqué pour les lauréats n’ayant pas le M2 MEEF un recrutement à 50%. Est-ce que cette quotité leur sera proposée dans le cadre d’un traitement à temps complet ? Pourront-ils refuser et être à 100% en classe ?
De la même manière, en pleine crise sanitaire, et alors que les personnels font face, malgré un désordre indescriptible dans les écoles et les établissements, les comités techniques qui se réunissent actuellement décident de suppressions de postes et de classes, ce que notre fédération ne saurait accepter. Ces fermetures sont incompréhensibles, elles doivent être annulées.
A ce propos, nous constatons que de nombreux DASEN ne donnent plus en amont des CTSD (8 jours avant selon la réglementation) les projets d’opérations de carte scolaire. Nous vous demandons d’intervenir pour faire respecter la réglementation.
A l’École, comme dans l’hôpital public, on ne peut se payer le luxe de se priver de milliers de personnels soignants, enseignants et psychologues. Que répondez-vous aux deux avis du CHSCT M qui demande la réintégration des infirmières diplômées d’État et des PsyEN suspendus ?
Nous demandons également l’abandon pur et simple de évaluations Mi-CP. Concernant le bac, il y a urgence à acter le report au mois de juin des épreuves de spécialités et leur transformation en épreuves finales ; le rétablissement des épreuves nationales, terminales et anonymes dès la session 2022.
Enfin, il n’y a toujours aucune annonce sur la question salariale malgré les revendications portées par la FNEC FP-FO devant le 1er ministre ! Rien pour le statut des AESH et des AED, maintenus dans une situation de précarité inacceptable ! Pour tous les personnels, la FNEC FP-FO revendique :
- l’augmentation générale des traitements, des salaires et des
- l’augmentation du point d’indice pour retrouver la valeur réelle du point d’indice en euros constants de 2000, soit désormais 21,68 % !
- une grille indiciaire attractive permettant un déroulement de carrière qui soit porteur d’augmentations de salaire et d’une véritable évolution de carrière
Pour conclure, le gouvernement vient d’essuyer une grève le 13 janvier. Force est de constater qu’il n’en tire pas les conséquences. Une autre grève arrive le 27 janvier sur la question salariale à l’appel des confédérations. Nous appelons les personnels de l’Éducation nationale à y participer.
Je vous remercie.