Déclaration liminaire de la FNEC FP-FO et compte rendu du CSE du 21 janvier 2021
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Samedi 16 janvier, en plein état d’urgence, près de 200 000 manifestants dans toute la France sont à nouveau descendus dans la rue, pour exiger le retrait de la proposition de loi « sécurité globale » (L.S.G.) et tous les textes liberticides qui l’accompagnent, à commencer par le projet de loi dit « confortant les principes républicains ». La FNEC FP-FO appellent à poursuivre le combat contre la répression, pour la défense des libertés, et préparent la mobilisation du 30 janvier.
Le chaos dans les écoles, les collèges, les lycées et les services se poursuit. Entre mars 2020 et janvier 2021, aucun réel plan de recrutement n’a été mis en œuvre pour réduire les effectifs par classe afin de permettre aux enseignants de travailler dans la sérénité et à tous les élèves de reprendre le chemin de l’école à égalité.
Le ministre avait pourtant reconnu de fait la situation intenable mais il a choisi la voie de l’uberisation avec des contrats de 3 mois pour les AED et les professeurs des écoles. Compte tenu de ces conditions inacceptables, les candidats se sont limités à la portion congrue et rien n’est réglé : les absences non-remplacées se multiplient…
Au lieu de répondre à cette revendication de recrutement de postes statutaires notamment par le biais de la liste complémentaire comme le portent depuis des mois les organisations syndicales avec la FCPE, les nouvelles annonces du premier ministre et du ministre rajoutent encore de la déréglementation. Dans son scénario, le ministre propose même de laisser les élèves de 4ème et 3ème travailler en autonomie, à mi-temps chez eux. Cela se passe de commentaires.
Il y a une alternative à la décision de fermer les universités, de réduire les horaires des lycéens par deux, de laisser les personnels se débrouiller avec les moyens du bord, établissement par établissement.
Il y a une alternative à sacrifier une génération d’élèves et d’étudiants, certains poussés au suicide, d’autres arrêtés parce qu’ils manifestent pour défendre leur droit à l’instruction. C’était à la Sorbonne, il y a quelques jours.
Le ministre semble se satisfaire de ce scenario catastrophe et l’organiser puisque 1880 suppres- sions de postes sont annoncées pour 2021 dans le second degré. Les DHG tombent dans les collèges et les lycées et c’est l’hémorragie. Dans le premier degré, les créations sont largement insuffisantes pour tenir les engagements ministériels (GS à 24 et dédoublement des GS en éducation prioritaire, décharges – même minimes – de direction) et de nouvelles vagues de fermetures de classes sont annoncés dans les départements. Les postes de remplaçants font défauts. Dans tous les services (administratifs, médico-social…), les postes manquent, et il faut ajouter les nouvelles menaces qui pèsent sur l’Education prioritaire et la médecine scolaire avec la loi 4D.
Les personnels, avec leurs syndicats, n’acceptent pas ce scénario, toutes comme ils n’acceptent pas l’avalanche de réformes qui aboutissent à la remise en cause de leurs garanties statutaires, contenues notamment dans les mesures du Grenelle qui entérine de surcroit l’austérité salariale.
Pas plus qu’ils n’acceptent la dégradation de leurs conditions de travail, l’augmentation sans limites de la charge de travail, la territorialisation de l’éducation nationale et de ses services.
Ils rejettent la réforme du baccalauréat, du lycée et Parcoursup parce que c’est l’inégalité à tous les étages. Depuis le 20 janvier 2021, les élèves de Terminale sont appelés à émettre des vœux d’orientation sur la plateforme Parcoursup, alors que la réforme du lycée s’applique. La pression est énorme pour les lycéens qui se demandent s’ils feront vraiment leur prochaine rentrée dans le supérieur. La suppression des heures de cours place les personnels dans une situation intenable pour préparer leurs élèves.
Cette pression est rendue encore plus forte par la situation de chaos que connaissent les lycées depuis un an. Après avoir supprimé les épreuves terminales du Baccalauréat l’an dernier, le ministre Blanquer a de nouveau saisi l’opportunité de la crise sanitaire pour généraliser le contrôle continu. Un choix particulièrement scandaleux, au vu des conditions d’apprentissage que le ministre a lui-même sciemment dégradées.
La majorité des organisations a dénoncé avec force l’ordonnance du 24 décembre qui permet de changer les règles des examens 15 jours avant. Certes, cela ne concerne pas que le baccalauréat. Certes, l’ordonnance est la même, mot pour mot, que celle prise l’année antérieure. Pour FO, on ne saurait s’en réjouir. C’est même bien plutôt ce qui devrait inquiéter le ministère et le gouvernement.
C’est pour cette raison que les organisations syndicales SNES-FSU, SNFOLC, CGT Educ’action, SUD Education, SNALC et SNCL-FAEN ont réaffirmé leur attachement aux épreuves terminales, nationales, ponctuelles et anonymes, garantes de la valeur nationale du diplôme et de l’égalité des candidats face à l’examen et demandent leur rétablissement dès cette année et l’abandon du contrôle continu.
C’est pour toutes ces raisons que la FNEC FP-FO appelle les personnels à répondre à l’appel inter- syndical FO-FSU-CGT-SUD-SNCL-SNALC et donc « à poursuivre les mobilisations en cours, à s’en- gager dans l’action et à préparer une grève le mardi 26 janvier pour exiger des créations de postes, une autre politique éducative, le dégel de la valeur du point d’indice couplé à des mesures significatives de revalorisation des salaires et des carrières dans l’éducation.
CR du CSE ci-contre