Déclaration liminaire de la FNEC FP-FO et compte rendu du CSE du 27 mai 2021
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Le Grenelle
Ces annonces surviennent alors que le chaos règne dans les écoles, établissements, services, faute de recrutements nécessaires, notamment pour remplacer les personnels absents. Vos décisions (demi-jauges, fermetures de classes, renvois des élèves chez eux) remettent en cause le droit à l’instruction et dressent les usagers contre les personnels mis en difficulté, voire en danger, comme en témoigne l’agression de notre collègue directrice à Nanterre.
Une nouvelle fois, nous vous demandons solennellement les recrutements en urgence pour faire face, l’arrêt des suppressions de postes (en particulier les 1800 postes supprimés dans le second degré) et les créations de postes nécessaires.
Ce dont les personnels ont besoin, c’est d’améliorer leurs conditions de travail avec les moyens nécessaires, pas d’annonces de remise en cause de leurs statuts.
Ce que veulent aussi les personnels, ce sont des augmentations de salaire.
Avec le « Grenelle », le ministre prétend « revaloriser » les enseignants. Mais cette « revalorisation » rime avec provocation pour les enseignants ! Elle ne s’appliquera, à la marge, qu’aux enseignants en début de carrière (1/3 des enseignants) avec pour beaucoup 14€ en plus par mois !
Et pour tous les autres collègues (administratifs, personnels médico- sociaux, AESH, AED…), rien !
Les personnels AESH et AED se mobilisent pour un vrai statut, un vrai salaire. Il est en particulier inacceptable qu’ils soient exclus des primes informatiques, des primes REP et REP +.
Les personnels hospitaliers ont, par leur mobilisation, obtenu 183€ net d’augmentation indiciaire soit une hausse du budget pour leur rémunération de 7,5 milliards … à mettre en comparaison avec les 173 millions proposés en 2021 (260 millions ensuite). Nous le revendiquons également pour les personnels de l’éducation nationale, ainsi que l’ouverture de négociation pour rattraper la perte de pouvoir d’achat subie depuis 20 ans (20%).
Les infirmiers et infirmières de l’éducation nationale seront en grève le 10 juin pour porter cette revendication.
De plus, toutes les mesures qui sont prises s’articulent et avancent vers un objectif commun de remise en cause de nos statuts et de nos droits pour mettre en place un « management de proximité ».
Les pièces du puzzle se coordonnent :
- Parcours professionnels et gestion de proximité ;
- Renforcement de l’accompagnement PPCR ;
- Pilotage par l’évaluation avec les évaluations d’établissement ;
- Evaluation par les pairs ;
- Formations-formatages imposées comme c’est le cas avec les « constellations » dans le premier degré ;
- Mise en place d’une RH de proximité ;
- Loi Rilhac qui instaure un conseil d’école décisionnaire et une « délégation de compétences » des autorités académiques pour le directeur, premier pas vers un statut de directeur supérieur hiérarchique dans les écoles ;
- Fusion des corps d’inspection ;
- Multiplication de lettre de missions qui remettent en cause les prérogatives des différents
C’est un basculement qui se prépare où la carrière des agents serait « managé » par un « accompagnement individuel et collectif », sous la houlette de RH de proximité, véritable DRH d’une école territorialisée. C’est toute la structure de l’école qui est menacée.
La situation sanitaire est également utilisée pour organiser la déréglementation et mettre en place une gestion locale (télétravail déréglementé, territorialisation, utilisation d’animateurs pour remplacer des enseignants comme en Seine-Saint-Denis, gestion des personnels confiée à des start-up comme dans la Somme, casse du baccalauréat et des concours…)
La FNEC FP-FO demande au ministre d’arrêter cette offensive contre l’École publique et nos statuts et de répondre à nos revendications :
- Création immédiate de tous les postes nécessaires pour faire face à la situation ;
- Maintien intégral de nos statuts ;
- Augmentation générale des
Les textes à l’ordre du jour portent sur les adaptations des examens. Nous votons aujourd’hui des textes qui sont déjà mis en œuvre. De qui se moque-t-on ?
Les examens
La FNEC FP-FO demande la non-dématérialisation des copies : scanner les copies sans le matériel adapté, ni le personnel disponible, cela représente des heures de travail supplémentaire pour les personnels de direction qui ont bien d’autres tâches à accomplir.
Pour les enseignants, la dématérialisation représente du temps de travail supplémentaire. Rien ne justifie la dématérialisation des corrections. Cela représenterait une nouvelle dégradation pour les conditions de travail des professeurs.
Le ministère n’a‑t-il pas entendu les personnels confrontés à l’immense chaos des E3C ?
Académie de Nantes : 160 copies par professeur de philosophie. Nous demandons une intervention de la part du ministère pour que cela soit revu à la baisse. D’une part, le nombre de copie par correcteur n’a jamais été aussi élevé, d’autre part, il y a aussi le grand oral.
Les lycéens
Aucun lycéen ne doit être pénalisé. Il doit pouvoir accéder à un diplôme national lui permettant d’accéder à la filière post bac de son choix. C’est au ministre d’assumer la responsabilité de ses choix et de prendre les mesures qui s’imposent.
La fin d’année le 8 juin
Encore une fois, le ministre met les personnels devant le fait accompli et leur impose de prendre les responsabilités qui ne sont pas les leurs.
Nous réaffirmons l’urgence du rétablissement des postes supprimés, l’annulation des fermetures de classes, les créations de postes à la hauteur des besoins.
CR du CSE ci-contre