Déclaration liminaire de la FNEC FP-FO et compte rendu du CSE du 6 octobre 2021
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Déclaration liminaire
Le 5 octobre à l’appel des confédérations FO et CGT avec la FSU, Solidaires, FIDL, MNL et UNEF, des dizaines de milliers de manifestants, de militants, de syndiqués ont répondu pour faire entendre leurs revendications : l’augmentation des salaires et le retrait des réformes de l’assurance-chômage et des retraites, la défense des libertés mises à mal par l’état d’urgence permanent.
C’était aussi la journée internationale des enseignants. Les attaques contre les statuts des enseignants et l’ensemble des personnels de l’éducation nationale s’inscrit dans un ensemble qui foule aux pieds les conquêtes sociales arrachées de haute lutte après la deuxième guerre mondiale.
Face au gouvernement qui annonce vouloir maintenir la réforme de l’assurance chômage et vouloir maintenir la réforme des retraites, qu’il avait été contraint de suspendre face à la grève massive de 2019–2020, en s’attaquant notamment aux régimes spéciaux et au statut de fonctionnaire, la FNEC FP-FO s’inscrit dans la construction du rapport de force et de la mobilisation interprofessionnelle.
Au lendemain de la rentrée scolaire, le constat est sans appel : les classes sont surchargées ou fermées faute de remplaçants, les postes manquent partout parmi les personnels administratifs, médico-sociaux… le ministre refuse de créer les postes nécessaires. Le budget 2022 prévoit la suppression, dans le second degré, de 470 emplois d’enseignants, qui s’ajoutent aux 1800 postes supprimés en 2021. Inacceptable !
L’effet de la généralisation des PIAL est désastreux pour les personnels, les familles et les élèves. Les heures d’accompagnement des élèves ont baissé, les AESH sont tiraillés entre plusieurs élèves et plusieurs établissements, les professeurs démunis avec des élèves qu’ils ne peuvent prendre en charge avec des classes déjà bondées. La FNEC FP-FO sera aux côtés des personnels et des parents d’élèves le 19 octobre. Elle soutient l’initiative de la convention nationale des AESH qui organise la montée nationale au ministère.
Les enseignants français sont parmi les plus mal payés d’Europe. Entre le 1er janvier 2000 et le 30 septembre 2021, l’inflation en France est de 34,3 %. Aujourd’hui, pour garantir au fonctionnaire le même pouvoir d’achat qu’en 2000, il faudrait revaloriser le point d’indice de 21,68%. Un enseignant du premier degré en fin de carrière perd 684€ par mois. Le montant de la « prime d’attractivité » accordée par le ministre s’échelonnera de 57€ à 28.50€ selon l’ancienneté. Quelques miettes loin de compenser le pouvoir d’achat perdu.
Avec la Fédération Générale des Fonctionnaires FO, la FNEC demande un rattrapage du pouvoir d’achat perdu avec l’augmentation de la valeur du point d’indice à hauteur de 20%.
Dans le même temps, le gouvernement Macron entame une remise en cause du monopole d’État du marché de l’Éducation en ouvrant la voie à la privatisation des écoles, des collèges et des lycées. C’est le sens de l’expérimentation « marseillaise » annoncée par le chef de l’État, qui devrait être étendue partout, qui transforme l’École en start-up et les directeurs en PDG chargés de recruter les enseignants « les plus motivés ». C’est le sens des mesures issue du « Grenelle » du ministre Blanquer qui entend s’en prendre au fonctionnement même des écoles en instaurant un « management » digne des entreprises privées. La marche à la privatisation est à l’ordre du jour de ce CSE puisqu’il nous est demandé de valider la reconnaissance par l’état de nouvelles écoles de production qui toucheraient, par ce biais, des aides de l’état. Vous le savez, pour la FNEC FP-FO, les fonds publics doivent aller à l’école publique, les fonds privés à l’école privée.
C’est le sens des attaques contre le baccalauréat national, gage de l’égalité de traitement des élèves. Après avoir intégré le contrôle continu qui compte pour 40% de la note, le ministre Blanquer demande aux enseignants d’élaborer un protocole d’évaluation établissement par établissement. Cela consacre l’autonomie des établissements contre l’égalité d’accès à l’instruction et cela constitue une nouvelle attaque contre la liberté pédagogique individuelle des enseignants. Il s’agit aussi de transposer le modèle européen LMD des blocs de compétences, des parcours individualisés et des diplômes maisons à l’enseignement secondaire.
La FNEC FP-FO demande le rétablissement des épreuves nationales, terminales et anonymes. Elle demande l’abrogation de Parcoursup.
Pour avancer dans la voie de la casse des garanties collectives, le gouvernement n’hésite pas à fourbir un arsenal de lois d’exception liberticides contre les salariés : loi de sécurité globale, loi du 5 août dite de gestion de crise sanitaire qui instaure le pass sanitaire et l’obligation vaccinale… La FNEC FP-FO exige l’abandon de ces lois et la réintégration de tous les personnels suspendus. La FNEC FP-FO demande l’abandon de la réforme de l’assurance-chômage, la réforme des retraites, et l’abandon de toutes les réformes, qui dans, le secteur de l’éducation, remettent en cause les statuts et le cadre nationale de l’école, en particulier les mesures Grenelle, la loi Rilhac et les réformes Blanquer du lycée du baccalauréat.
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