Déclaration liminaire de la FNEC FP-FO et compte rendu du CSE du 8 juillet 2021
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Déclaration liminaire de la FNEC FP-FO
M.le Ministre,
M.le Président du CSE,
Mesdames et Messieurs les membres du CSE,
La FNEC FP-FO regrette que cette séance se tienne en distanciel. Cela ne peut durer éternellement pour des raisons que nous avons déjà évoquées à de maintes reprises.
Les confédérations ont été reçues hier par le gouvernement. Il s’agirait de remettre le sujet de la réforme des retraites sur la table. En 2019 et jusqu’à la veille du premier confinement, la mobilisation puissante des salariés du public comme du privé, dans laquelle la FNEC FP-FO et la CGT-FO exigeait le maintien du code des pensions civiles et militaires, des 42 régimes et s’opposait à tout recul de l’âge de départ à la retraite. Pour la FNEC FP-FO avec la CGT-FO, cette revendication est toujours à l’ordre du jour. Le communiqué CGT-FO, CGT, FSU, Solidaires, MNL et UNEF réaffirme la revendication d’abandon des contre-réformes des retraites et de l’assurance chômage.
Ces projets s’inscrivent dans une logique globale, celle de la remise en cause des conquêtes sociales.
C’est le sens de la remise en cause du baccalauréat comme diplôme national, reconnu dans les conventions collectives et anciennement premier grade universitaire, donnant accès à chaque bachelier à la filière post-baccalauréat de son choix. La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme ne dit pas autre chose dans son avis, adopté à l’assemblée plénière du 27 mai, lorsqu’elle émet des réserves sur le contrôle continu qui consacre les inégalités sociales : « les inégalités sont renforcées par une affectation reposant exclusivement sur le contrôle continu au détriment des résultats du baccalauréat. » Elle condamne également Parcoursup qui exclut les candidats aux études supérieures faute de place dans les universités : « La reconnaissance formelle d’un droit d’accès à l’enseignement supérieur ne se réalise pas de façon effective dès lors que les capacités d’accueil sont limitées et que les critères de sélection sont à la fois potentiellement discriminants et opaques. »
En tant qu’organisation syndicale, il ne nous revient pas de commenter les premiers résultats de la session 2021 du baccalauréat. En revanche, notre rôle est de défendre les intérêts matériels et moraux des salariés. Or l’organisation de cette session 2021 a tout simplement bafoué toute réglementation. Le ministre n’a pas écouté les revendications des personnels, portées par leurs organisations syndicales. Le résultat, c’est le chaos. Des personnels du SIEC et des DEC débordés, contraints de travailler jour et nuit et le week-end, des professeurs convoqués, déconvoqués, reconvoqués la veille pour le lendemain, parfois sur plusieurs établissements en même temps et tout cela au mépris de la santé et de la vie privée de l’ensemble des personnels. Des communiqués intersyndicaux à Versailles, Amiens, Grenoble, Montpellier exigent le retour aux épreuves nationales, terminales et anonymes, au cœur des aspirations des personnels. Des rassemblements et des grèves ont eu lieu sur tout le territoire. Les correcteurs, dans les jurys ou en marge des jurys, ont pris position pour exprimer leur colère et demander l’abandon des réformes du lycée et du baccalauréat. 70 % des agents de la Direc- tion des Examens et des Concours de Nantes se sont réunis en AG et mobilisés pour dénoncer les condi- tions de travail.
Les mesures du Grenelle vont dans le même sens : celle d’une atomisation du cadre national de l’école et des statuts. La FNEC FP-FO, avec la FCPE, la CGT éduc’action, le SNALC et SUD éducation dénonce les mesures qui visent à faire basculer l’école dans autre chose que l’école, à pérenniser l’enseignement distanciel, à aller vers la « dématérialisation de l’État » et à recourir à des applications numériques type ANDJARO, en lieu et place de personnels qualifiés.
La FNEC FP-FO réaffirme les revendications d’abandon de toutes ces mesures comme elle demande l’abandon des projets de campus numériques. La FNEC FP-FO demande la réouverture des universités à 100% en présentiel sans condition.
Un rassemblement intersyndical a eu lieu hier en direction du ministère de l’enseignement supérieur exigeant une rentrée universitaire à 100% en présentiel et l’abrogation de la LPR.
Enfin, la FNEC FP-FO condamne l’annonce, en catimini au cours d’un GT ministériel, de la mise en place d’un emploi fonctionnel pour les directeurs d’école totalement déchargés. Quand et comment comptez- vous mettre en place cette mesure alors que l’année scolaire est finie ? Ces annonces s’inscrivent totalement dans les conclusions des ateliers du Grenelle qui préconisent de confier aux directeurs et directrices la responsabilité d’évaluer et de recruter les autres enseignants. C’est la même logique que les EPLSF que la majorité des personnels a rejetée. La FNEC FP-FO s’y oppose et en demande l’abandon. Comme l’indique le communiqué intersyndical SNUDI-FO, SNUipp-FSU, CGT Educ’action, SUD Éducation, « le ministre franchit la ligne rouge » sur ce dossier. Les organisations SNUipp-FSU, SNUDI-FO, CGT Educ’Action et Sud Éducation engageront à la rentrée une mobilisation avec les personnels pour faire échec à ce projet.
La FNEC FP-FO réaffirme sa revendication d’annulation des fermetures de classes dans le 1er degré et des 1800 postes supprimés dans le second degré.
FO prend acte des mesures salariales pour les infirmières avec la revalorisation de la grille comme pour les personnels hospitaliers. Cela est insuffisant et bien en deçà des revendications. La FNEC FP-FO demande, pour l’ensemble des personnels, l’augmentation indiciaire de 183€, l’augmentation du point d’indice à hauteur de 20%. Enfin, la grille d’ancienneté automatique et les augmentations indiciaires pour les AESH sont liées à l’importante mobilisation des personnels. Mais cela ne répond pas à leur revendication centrale. Les mesures actuelles ne permettent pas aux AESH de sortir de la pauvreté. FO réaffirme les revendications, portées avec elle par FSU, CGT, SNALC, SUD : intégration dans un corps de la fonction publique, abandon des PIAL et un vrai salaire c’est-à-dire 24h payées 100%.
CR du CSE ci-contre