Déclaration préalable de la FNEC FP-FO au CTMEN du 25 février 2021
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Monsieur le ministre, Mesdames, Messieurs,
La FNEC FP-FO s’inquiète des nombreuses remises en cause de la liberté académique des enseignants qui au plan international est définie par les recommandations de l’UNESCO et du BIT de 1966 et de 1997, et au plan national est inscrite dans le Statut de 1946. Avec son enquête sur « l’islamo-gauchisme », la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, soutenue par Monsieur le Ministre, vient de franchir un cran supplémentaire.
La FNEC FP-FO est intervenue auprès de la Ministre pour lui demander de retirer ses propos à la fois irrespectueux du monde académique, et menaçants à l’égard de la liberté de recherche et d’enseignement. La ministre doit renoncer officiellement à sa demande d’enquête.
La FNEC FP-FO dénonce la dérive autoritaire dans laquelle s’enferme le gouvernement en instaurant une police de la pensée et en multipliant les textes liberticides remettant directement en cause le droit de manifester, la liberté d’opinion et d’expression.
Plutôt que de relancer cette polémique, le gouvernement serait mieux avisé de répondre à la détresse des étudiants et à l’épuisement des personnels, permettre aux étudiants d’assister à tous leurs cours en présentiel et donner les moyens nécessaires pour cela, notamment en postes. Si « la jeunesse est une priorité absolue » pour reprendre les propos de Monsieur le Ministre, alors pourquoi maintenir les 1800 suppressions de postes dans le 2nd degré à la rentrée prochaine ? Pourquoi poursuivre les suppressions de classes ? Pourquoi se soustraire à l’engagement de Madame Elimas de ne pas fermer de classe sans l’accord du maire dans les communes de moins de 5 000 habitants ? Pourquoi supprimer les épreuves nationales du baccalauréat et le transformer en simple certificat de fin d’études ?
En refusant de répondre aux revendications qui se sont exprimées depuis la rentrée scolaire, à travers de nombreuses grèves et mobilisations, Monsieur le Ministre prend la responsabilité de multiplier les conflits un peu partout, comme on le voit aujourd’hui avec la poursuite des mobilisations contre les projets de carte scolaire : dans le Puy de Dôme, le Vaucluse, l’Indre et Loire, l’Aude, le Rhône, le Tarn, l’Ain, la Haute-Loire, le Morbihan, le Var, … avec à chaque fois des centaines de manifestants vent debout contre ces mesures austères et inadmissibles.
Concernant les rémunérations, la présentation des textes sur la prime d’attractivité, à l’ordre du jour de ce CTMEN, sera l’occasion de rappeler tout à l’heure que nous sommes loin de rattraper les pertes dues au gel du point d’indice depuis des années.