Editorial du Syndicaliste Indépendant n°208 : Soyons lucides !
Parmi les titres multiples et variés des journaux acharnés contre l’existence même de la confédération FO dans une campagne médiatique insupportable, retenons-en un : « A quoi sert FO ? ».
D’autres sur certaines ondes, ont d’ailleurs apporté leur réponse : FO doit disparaitre !
Vous lirez en page 2 de ce journal deux expressions de notre bureau confédéral qui mettent les choses au point et rétablissent les faits.
Mais au-delà, soyons lucides.
Au plan international comme en France, l’existence d’organisations syndicales indépendantes fondées sur la défense des revendications des salariés est insupportable pour les institutions internationales, insupportable pour le capital financier qui impose à tous les gouvernements une politique systématique et brutale de remise en cause de tous les acquis des salariés et du mouvement syndical : les retraites, l’assurance chômage, la sécurité sociale et les hôpitaux, les statuts, les conventions collectives, le code du travail, les services publics et l’école républicaine, les universités, la culture, la formation professionnelle.
La liste est longue et on pourrait encore l’allonger. Tout doit être remis en cause. Tout doit être sacrifié pour préserver les profits au risque d’entraîner toute la société dans un recul sans précédent des conditions de vie et de travail de toute la population.
Dans ce contexte, les syndicats sont de trop !
Et en France, après d’autres organisations, la cgt-FO subit une violente offensive pour remettre en cause son existence même.
A quoi sert le syndicat ? A quoi sert Force Ouvrière ?
Nos collègues de travail le savent, les salariés le savent, les adhérents le savent. Le syndicat regroupe les salariés pour exprimer les revendications, les petites et les grandes, pour défendre les acquis, pour empêcher la spirale sans fin de la dégradation des conditions de travail et de rémunération, la spirale sans fin de la destruction des services publics, la spirale sans fin de la précarité.
Il n’y a pas de fatalité. Les revendications sont incompatibles avec l’accompagnement plus ou moins distancié des contre-réformes qui nous sont imposées. Le gouvernement a entrepris un dynamitage en règle de tous les services publics et de tous les statuts dans la fonction publique. Pour le mener à son terme, il faut soumettre ou faire disparaitre les syndicats.
La Confédération Force Ouvrière a confirmé dans son congrès de Lille en avril dernier qu’elle refuse d’accompagner : elle devrait donc disparaitre !
Les élections professionnelles de décembre dans toute la Fonction publique, officiellement consacrées à établir la représentativité des organisations syndicales sont un enjeu considérable. Il s’agit de défendre l’organisation, sa capacité à s’exprimer face à l’administration et au gouvernement, sa capacité à mandater des délégués dont la seule feuille de route soit la défense des personnels, sa capacité à mobiliser les salariés pour préserver les acquis, empêcher les mauvais coups , et reconquérir ce qui doit l’être.
Le pire n’est jamais certain. Nous avons la capacité dans ces élections de confirmer et consolider la place des syndicats Force Ouvrière dans l’enseignement, la Culture, la Jeunesse et sports, les universités, la formation professionnelle, comme dans toute la fonction publique. Nous avons la capacité de donner les moyens à chacun des délégués FO dans son école, son lycée, son service, son établissement, d’agir efficacement pour défendre les intérêts matériels et moraux, individuels et collectifs de tous ses collègues.
Chaque vote FO va compter.
Chaque voix doit être confirmée.
Nous avons bien compris que rien ne nous sera épargné mais nous avons la certitude que nous pouvons l’emporter.
Bon courage à tous.
Hubert Raguin