La « refon­da­tion » Ndiaye : en débattre ou la combattre ?

16 Juin, 2022Com­mu­ni­qué, Défense du sta­tut, Twit­ter

Le Pré­sident Macron a annon­cé la mise en place d’un « Conseil Natio­nal de la Refon­da­tion ». C’est au tour du ministre Ndiaye de ten­ter sa « refon­da­tion » de l’École à tra­vers une grande concer­ta­tion, dès la ren­trée pro­chaine, pour, dit-il, « sor­tir le sys­tème édu­ca­tif de la morosité ! »

Comme s’il suf­fi­sait de débattre école par école, quar­tier par quar­tier, pour en finir avec le déla­bre­ment de l’Éducation natio­nale et la pau­pé­ri­sa­tion de ses personnels !

Le ministre sou­haite convo­quer les per­son­nels, mais aus­si les parents, les élus et les asso­cia­tions, pour « nouer des liens entre le sco­laire et le périscolaire. »

FO n’est pas dupe de la manœuvre, d’autant plus que la recette est connue. En 2003, le ministre Fillon avait mis en place une com­mis­sion char­gée d’organiser des débats locaux dans le cadre d’une « concer­ta­tion natio­nale sur l’é­cole ». 26 000 réunions au total qui avaient ser­vi de cau­tion au pro­jet du gou­ver­ne­ment de l’époque : ins­crire une « édu­ca­tion aux choix dans l’emploi du temps des élèves »,

« ren­for­cer la marge de manœuvre finan­cière et péda­go­gique des col­lèges et lycées », et « don­ner aux écoles le sta­tut d’établissement ». C’était déjà « l’école du futur » de Macron. N’oublions pas non plus que la Refon­da­tion Peillon avait mis en place les rythmes sco­laires et la confu­sion entre le sco­laire et le péri­sco­laire. Et c’est vers cela que vou­drait nous entraî­ner le ministre de l’Éducation natio­nale avec ses grands débats.

Com­mis­sion Thé­lot, « Refon­da­tion » Peillon, « Gre­nelle » Blan­quer : sous cou­vert de concer­ter la « com­mu­nau­té édu­ca­tive », toutes ces ten­ta­tives d’imposer la des­truc­tion du cadre natio­nal et laïque de l’École publique se sont heur­tées à chaque fois à la résis­tance des per­son­nels et de leurs syndicats.

Les per­son­nels n’ont pas besoin de débattre école par école, éta­blis­se­ment par éta­blis­se­ment, ser­vice par ser­vice, du rôle de l’École, de leurs mis­sions, de leurs sta­tuts. Ils ne veulent pas d’une école ter­ri­to­ria­li­sée, bor­née par l’horizon du quartier.

Ce que veulent les per­son­nels, c’est la satis­fac­tion de leurs revendications :

  • Ils veulent l’augmentation des salaires de tous les per­son­nels et donc l’augmentation du point d’indice, à la hau­teur des pertes subies depuis des années.
  • Ils veulent le recru­te­ment de per­son­nels sous sta­tut à hau­teur des besoins.
  • Ils veulent le res­pect de leurs mis­sions, défi­nies dans le cadre du Sta­tut géné­ral et de leurs sta­tuts particuliers.
  • Ils veulent l’arrêt des mesures inéga­li­taires et en par­ti­cu­lier la sup­pres­sion du Bac Blan­quer et de Parcoursup.

Ils ne veulent pas de l’expérimentation mar­seillaise géné­ra­li­sée : l’éducation doit res­ter natio­nale, laïque et républicaine.

La FNEC FP-FO n’accepte pas cette nou­velle « refon­da­tion » à la Macron-Ndiaye. Elle fait le choix des reven­di­ca­tions et de la résistance.

Mon­treuil, le 16 juin 2022

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