Plan étudiants, Parcoursup, Baccalauréat, Postes… : tout est lié !
1er février : mobilisation nationale des enseignants, des étudiants, des lycéens, à l’appel des fédérations FO, CGT, FSU, SUD, avec l’UNEF, UNL, UNL SD, SGL
La loi sur l’orientation et la réussite des étudiants ? C’est la sélection à l’entrée à l’université. C’est la concurrence entre établissements qui devient la règle, percutant de plein fouet les garanties statutaires des enseignants chercheurs.
Si le Bac ne permet plus à chaque bachelier d’accéder aux études supérieures de son choix, il n’est plus le premier grade universitaire. Si l’accès à l’enseignement supérieur dépend d’attendus différents d’un établissement à l’autre, alors le Bac comme diplôme national n’a plus de raison d’être : il est de trop ! La porte est grande ouverte au diplôme maison qui ne vaut que ce que vaut la réputation du lycée. Un tel système reposant sur la compétition entrerait immédiatement en conflit direct avec les garanties statutaires des professeurs.
C’est tout le contenu de ce que s’apprête à annoncer la commission Mathiot qui veut notamment introduire le contrôle continu pour mettre en cause les épreuves terminales, nationales et anonymes, et qui veut réduire drastiquement le nombre d’épreuves disciplinaires, avec à la clé de nouvelles suppressions d’heures de cours et de postes dès la rentrée prochaine, dans les lycées et les collèges.
Pour la FNEC FP FO, le basculement que prépare le gouvernement ne laisse d’autre choix aux personnels que le rapport de force, la mobilisation unie de l’ensemble des enseignants, du second degré à l’université.
Les fédérations nationales de l’enseignement FO-FSU-CGT-SUD représentant l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche, et les organisations de jeunesse UNEF-UNL-SGL-UNL SD appellent à la mobilisation le 1er février.
Elles appellent les personnels des établissements du second degré, des universités « à se mobiliser le jeudi 1er février 2018, à se réunir, dès maintenant, en assemblée générale, à se mobiliser sous toutes les formes décidées collectivement, y compris par la grève le 1er février, dans les universités et les lycées pour alerter sur les dangers des réformes en cours. »
Elles exigent :
« • Le maintien du baccalauréat comme diplôme national et 1er grade universitaire, garantissant l’accès de tous les bacheliers sur tout le territoire aux filières post bac et aux établissements de leur choix.
- L’ouverture massive de places supplémentaires en 1er cycle post bac et le refus de toute sélection à l’entrée à l’université.
- Le refus de l’instauration de blocs de compétences en lieu et place des diplômes et des qualifications.
- L’abandon du projet de loi sur 1er cycle post bac et du plan « étudiants » qui l’accompagne, condition pour permettre une réforme ambitieuse qui garantisse le libre accès de chacun au supérieur. »
D’ores et déjà, dans les CTA de Clermont Ferrand, de Rouen, de Paris… des motions communes reprenant ces exigences et appelant au 1er février sont votées par les représentants FO, CGT, FSU…
Dans plusieurs universités, à Amiens, Montpellier, Toulouse… des AG prennent position pour l’abandon du plan étudiants. Des motions sont adoptées dans un grand nombre de commissions formation et vie universitaire : les personnels s’élèvent contre les « attendus ». Ils n’ont ni les moyens ni la volonté de classer et trier les milliers de candidatures que les universités s’apprêtent à recevoir.
Dans le 2nd degré, les personnels refusent d’être associés à toute « présélection » des élèves et demandent le retrait des « fiches avenir ». Ils veulent garder leurs disciplines, leurs statuts, leurs postes menacés par la réforme du baccalauréat et du lycée. Dans des dizaines d’établissements, les personnels réunis avec leurs syndicats, prennent position en s’appuyant sur les revendications de l’appel interfédéral et en reprenant à leur compte l’appel au 1er février.
La FNEC FP-FO appelle les personnels à s’appuyer sur l’action commune FO CGT FSU SUD UNEF UNL UNL SD SGL : AG dans toutes les universités, dans tous les établissements du second degré, pour faire le point, discuter du nécessaire rapport de force, prendre position sur les revendications, décider la grève le 1er février.
La FNEC FP-FO a déposé un préavis de grève en ce sens.
Une nouvelle réunion interfédérale nationale se tiendra le 1er février au soir pour proposer des suites à cette journée de mobilisation.