Sélec­tion à l’Université : Pré­pa­rons le rap­port de force pour mettre en échec l’offensive du gou­ver­ne­ment contre le baccalauréat

20 Nov, 2017Non clas­sé

Fin octobre, le gou­ver­ne­ment a pré­sen­té son pro­jet de loi rela­tif aux nou­velles condi­tions d’accès en licence : le « plan étu­diants ». Plu­tôt que de créer les postes néces­saires pour répondre à l’augmentation du nombre d’étudiants, la ministre de l’enseignement supé­rieur orga­nise la sélec­tion à l’entrée à l’université et liquide de fait le bac­ca­lau­réat comme pre­mier grade uni­ver­si­taire. Le futur APB fera des « pro­po­si­tions per­son­na­li­sées », afin d’opérer un tri selon le « pro­fil du lycéen ». En démul­ti­pliant les par­cours indi­vi­dua­li­sés, le gou­ver­ne­ment s’apprête à dyna­mi­ter le cadre natio­nal des pro­grammes et des diplômes. Dans le droit fil des ordon­nances qui sup­priment le Code du tra­vail comme cadre natio­nal appli­cable à tous les sala­riés, il s’attaque aux diplômes natio­naux et remet en cause la pos­si­bi­li­té pour les jeunes d’accéder à une qua­li­fi­ca­tion. Au Conseil Supé­rieur de l’Education le 9 novembre, la ministre s’est retrou­vée en mino­ri­té : 42 voix contre, (dont FSU, FO, CGT, SUD, FCPE, Unef, SGL), 30 voix pour (dont Snalc-FGAF, Unsa, Sgen-CFDT, MEDEF).

La fin du droit aux études supé­rieures pour tous : « Si pour des rai­sons de capa­ci­tés d’accueil, l’université ne peut admettre tous les can­di­dats, la prio­ri­té sera don­née à ceux dont le par­cours, la moti­va­tion et le pro­jet sont les plus cohé­rents avec la for­ma­tion choi­sie » indique le la ministre. Cela revient dans les faits à remettre en cause le bac­ca­lau­réat comme pre­mier grade uni­ver­si­taire et le droit qui en découle pour chaque bache­lier de suivre les études supé­rieures de son choix.

Une sélec­tion sur dos­sier : Les « pré­re­quis », appe­lés désor­mais « atten­dus », pren­dront en compte les résul­tats au contrôle conti­nu de la 1ère et de la Ter­mi­nale, mais « ils repo­se­ront aus­si lar­ge­ment sur la moti­va­tion ». Cer­taines for­ma­tions pour­ront par exemple deman­der une lettre de moti­va­tion, la pré­sen­ta­tion d’un pro­jet per­son­nel ou asso­cia­tif, ou encore de suivre des Mooc…

Une licence à plu­sieurs vitesses : Chaque uni­ver­si­té pour­ra condi­tion­ner l’inscription en licence à l’acceptation d’un dis­po­si­tif par­ti­cu­lier tel que le ral­lon­ge­ment du cur­sus uni­ver­si­taire, l’inscription dans un par­cours spé­ci­fique, une année de remise à niveau, etc. : la réforme ouvre ain­si la voie à des cur­sus uni­ver­si­taires à plu­sieurs vitesses, avec la mise en place de la licence en 4 ans.

Les pro­fes­seurs de lycée, acteurs de la sélec­tion : Cette réforme va per­cu­ter dès cette année à la fois l’organisation des ensei­gne­ments en lycée, mais éga­le­ment les mis­sions et les sta­tuts des ensei­gnants du secon­daire. Dès le mois de décembre, les éta­blis­se­ments devront nom­mer un second pro­fes­seur prin­ci­pal dans chaque classe de ter­mi­nale. Leurs élèves auront deux semaines consa­crées à l’orientation. Le conseil de classe exa­mi­ne­ra les vœux du lycéen et par­ti­ci­pe­ra à un avis for­mu­lé par le chef d’établissement. Il s’agit de faire des ensei­gnants en lycée des acteurs de la sélec­tion, en alour­dis­sant leur charge de tra­vail, notam­ment celle des pro­fes­seurs prin­ci­paux. Dans un contexte où le gou­ver­ne­ment ferme les Centres d’Information et d’Orientation, où les mis­sions des Conseillers d’Orientation Psy­cho­logues sont remises en cause, nul doute que le ministre cher­che­ra à s’appuyer sur la nou­velle éva­lua­tion des ensei­gnants, qui juge leur capa­ci­té à « accom­pa­gner les élèves dans leur par­cours de for­ma­tion ». Par ailleurs, le plan pré­voit un dis­po­si­tif « étu­diant ambas­sa­deur » : des volon­taires en ser­vice civique envoyés sans for­ma­tion dans les CIO et les lycées pour « aider à l’orientation des lycéens »…

Le bac­ca­lau­réat ne serait plus qu’un simple cer­ti­fi­cat de sco­la­ri­té. Ces chan­ge­ments conduisent tout droit à la dis­pa­ri­tion du diplôme. C’est d’ailleurs l’objectif de la concer­ta­tion sur le bac­ca­lau­réat mise en place par le gou­ver­ne­ment et qui envi­sage « l’individualisation des par­cours ». Le ministre vou­drait intro­duire une part impor­tante de contrôle conti­nu pour l’obtention du diplôme. Ce serait la fin du bac­ca­lau­réat comme diplôme natio­nal, repo­sant sur des épreuves natio­nales, ter­mi­nales, ponc­tuelles et ano­nymes. Le ministre s’est éga­le­ment pro­non­cé pour la mutua­li­sa­tion des moyens des lycées et de l’université, dans le cadre du conti­nuum bac‑3/bac+3. Avec en pers­pec­tive, la remise en ques­tion des garan­ties sta­tu­taires atta­chées aux dif­fé­rents corps.

Une com­mis­sion d’accès au supé­rieur dans le cadre des régions sera ins­tal­lée dans chaque région aca­dé­mique et pré­si­dée par le rec­teur. Elle ras­sem­ble­ra des « chefs et res­pon­sables d’établissements du secon­daire et du supé­rieur, ain­si que des repré­sen­tants des col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales ». Elle pour­ra impo­ser une filière aux bache­liers qui n’obtiennent pas de pro­po­si­tion satis­fai­sante lors de la pro­cé­dure d’affectation. Mais cette com­mis­sion aura aus­si pour objec­tif de redé­fi­nir la carte des for­ma­tions supé­rieures selon « les besoins socio-éco­no­miques du ter­ri­toire ». La pres­sion des entre­prises locales ne va pas man­quer de s’exercer sur le conte­nu des for­ma­tions, mena­çant le cadre natio­nal républicain.

RETRAIT du « plan étudiants » !

Les fédé­ra­tions FNEC FP-FO, FSU, FERC CGT, avec Sud Edu­ca­tion, l’UNEF, l’UNL, le SGL ont adop­té un com­mu­ni­qué com­mun qui réaffirme :

 Le main­tien du bac­ca­lau­réat comme diplôme natio­nal et 1er grade uni­ver­si­taire, garan­tis­sant l’accès de tous les bachelier.es sur tout le ter­ri­toire aux filières post bac et aux éta­blis­se­ments de leur choix.
 L’exigence d’ouverture de places sup­plé­men­taires en 1er cycle post bac et le refus de toute sélec­tion à l’entrée à l’université.
 Le refus de l’instauration de blocs de com­pé­tences en lieu et place des diplômes et des qualifications.
 L’abandon du pro­jet de loi sur 1er cycle post bac, condi­tion pour per­mettre une réforme ambi­tieuse qui garan­tisse le libre accès de cha­cun au supérieur.

La FNEC FP-FO appelle les per­son­nels à se sai­sir du point d’appui que consti­tue cet appel. Elle les invite à se réunir en assem­blée, en lien avec les étu­diants et les lycéens et dans l’action com­mune, pour pré­pa­rer les mobi­li­sa­tions néces­saires pour le retrait du « plan étudiants » ! 

Décla­ra­tion du Bureau fédé­ral de la FNEC FP-FO du 2 juillet 2024

Le 30 juin 2024 a eu lieu le pre­mier tour des élec­tions légis­la­tives, avec un taux de par­ti­ci­pa­tion his­to­rique de 66,7%. Les votes ont pla­cé le Ras­sem­ble­ment natio­nal en tête du scru­tin (29% ; avec ses alliés : 33%), le « Nou­veau Front Popu­laire », en second…

For­ma­tion des ensei­gnants et concours d’enseignement : Un pre­mier recul qui en annonce d’autres !

Comme la FNEC FP-FO l’avait dénon­cé lors des réunions de tra­vail concer­nant la réforme de la for­ma­tion des ensei­gnants, il était inac­cep­table que des lau­réats de concours se retrouvent en situa­tion d’étudiants, « gra­ti­fiés » à 900 euros pour solde de tout…

« Inéqui­table » l’augmentation de 10% de la valeur du point d’indice ? Mais de qui se moque le ministre-can­­di­­dat Guerini ?

Inter­ro­gé par le média Acteurs Publics à pro­pos de la pro­po­si­tion d’augmenter la valeur du point d’indice de 10% pré­vue par le pro­gramme du Nou­veau Front Popu­laire, voi­ci ce qu’ose répondre le ministre de la Trans­for­ma­tion et de la Fonc­tion publique Stanislas…

Ampli­fions la mobilisation !

Le 15 juin des cen­taines de mil­liers de sala­riés et de jeunes ont mani­fes­té pour expri­mer leur rejet de l’extrême-droite et de ses idées racistes et xéno­phobes, et pour expri­mer leurs reven­di­ca­tions face à la poli­tique de des­truc­tion des ser­vices publics et…

La FNEC FP-FO appelle à rejoindre les mani­fes­ta­tions des 15 et 16 juin

La FNEC FP-FO a pris connais­sance d’un appel de Confé­dé­ra­tions et d’Unions dépar­te­men­tales à mani­fes­ter le plus lar­ge­ment pos­sible ce week-end 15 et 16 juin contre l’extrême droite, contre la poli­tique de Macron. La FNEC FP-FO appelle ses syn­di­cats, ses…

Après la dis­so­lu­tion : plus que jamais, les revendications !

Avec sa Confé­dé­ra­tion, la FNEC FP-FO consi­dère que la dis­so­lu­tion de l’Assemblée natio­nale par le pré­sident Macron « consti­tue un aveu d’é­chec ». Cette situa­tion inte­nable, le gou­ver­ne­ment actuel en porte la res­pon­sa­bi­li­té, et avec lui tous les gouvernements…

Halte à la répres­sion des jeunes mobi­li­sés pour le ces­­sez-le-feu en Palestine !

La FNEC-FP FO a pris connais­sance l’appel de l’AG des per­son­nels et des parents du lycée Hélène Bou­cher (Paris) réunis ce matin : « Hier 6 juin des lycéen·ne·s de Vol­taire, Hélène Bou­cher, V. Hugo, Berg­son, Ravel, Tur­got ont occu­pé le lycée Hélène Boucher…

Au pro­gramme du Bre­vet en Amé­rique du Nord : bour­rage de crâne et marche au pas… Abro­ga­tion du SNU !

« Le Ser­vice Natio­nal Uni­ver­sel et l’engagement » tenait lieu de sujet d’Enseignement Moral et Civique (EMC) pour les élèves de 3ème sco­la­ri­sés en Amé­rique du Nord qui ont pas­sé les épreuves du Diplôme Natio­nal du Bre­vet 2024 en ce début du mois de juin. En…

La réforme de la for­ma­tion des ensei­gnants est inac­cep­table, le main­tien de l’existant aus­si : Abro­ga­tion de la masterisation !

Des groupes de tra­vail conti­nuent de se tenir autour de la réforme dont le chan­ge­ment prin­ci­pal consiste en la pas­sa­tion du concours en fin de 3e année (au lieu de la 5e année). Les prin­ci­pales modi­fi­ca­tions des sta­tuts de corps ain­si que les maquettes des…

Cadre de ges­tion des AESH : Tou­jours pas de sta­tut, ni de vrai salaire !

Fin avril, la FNEC FP-FO a de nou­veau por­té les reven­di­ca­tions des AESH lors d’une audience au minis­tère. Cela a été l’occasion d’aborder des dos­siers pré­cis remon­tés des aca­dé­mies et des ques­tions urgentes comme le pro­blème des jours de frac­tion­ne­ment, les…