Sou­tien à la grève au Centre Pompidou

25 Avr, 2017Non clas­sé

Les sala­riés du Centre Pom­pi­dou entament leur seconde semaine de grève à l’appel du syn­di­cat FO et de la sec­tion UNSA. La grève est sui­vie par toutes les caté­go­ries de per­son­nels qui refusent de lâcher sur leurs revendications.

Depuis la créa­tion de « Beau­bourg », les emplois du Centre Pom­pi­dou dérogent au sta­tut de la fonc­tion publique qui veut que tout emploi per­ma­nent soit occu­pé par des fonc­tion­naires. Ils ne sont pas les seuls concer­nés : le sont éga­le­ment les per­son­nels ouvriers des CROUS, des mil­liers de per­son­nels dans plu­sieurs éta­blis­se­ments publics rele­vant de plu­sieurs minis­tères. Au Minis­tère de la Culture, sont tou­chés notam­ment les agents du Centre des Monu­ments natio­naux, des per­son­nels du Châ­teau de Ver­sailles. En appli­ca­tion de la loi déon­to­lo­gie de 2016, les sala­riés recru­tés avant mars 2012 auront la pos­si­bi­li­té d’être titularisés.

Le syn­di­cat FO du Centre Pom­pi­dou s’est tou­jours pro­non­cé en faveur de la titu­la­ri­sa­tion, à condi­tion que les acquis des agents, obte­nus par la bataille syn­di­cale tout au long des trente der­nières années, soient maintenus.

Ce n’est pas ce que pré­voit le décret qui vient d’être publié le 30 mars der­nier.
Le pas­sage à la grille de la fonc­tion publique entraî­ne­rait des baisses de salaire allant jusqu’à 20%.
Les agents du Centre Pom­pi­dou auraient le « choix » entre deve­nir fonc­tion­naires au prix de ces pertes ou res­ter contrac­tuels dans un sta­tut voué à dis­pa­raître, sans garan­tie du main­tien de leur emploi.
Et alors qu’aujourd’hui les sala­riés du Centre Pom­pi­dou relèvent tous du même sta­tut, il y aurait demain deux caté­go­ries de per­son­nels, trai­tés dif­fé­rem­ment, mis en concur­rence.
A moyen terme, l’ensemble des acquis col­lec­tifs, et y com­pris les emplois des agents choi­sis­sant de res­ter contrac­tuels seraient menacés.

Tous les jours, les sala­riés de toutes les caté­go­ries, de tous les ser­vices se réunissent en AG avec FO et l’UNSA. Jeu­di der­nier, ils ont adop­té une motion qui se conclut ain­si : «  nous nous sommes bat­tus pour gagner nos acquis, nous n’y renon­ce­rons pas » !

Ils exigent du minis­tère qu’il accepte de négo­cier des garan­ties en matière de main­tien de tous les acquis, ce qui néces­site de repor­ter la sor­tie du régime déro­ga­toire tant que ces garan­ties n’ont pas été négo­ciées. Sans garan­ties, ils refusent la sor­tie du dérogatoire. 

Un tel report a été déci­dé pour les per­son­nels ouvriers des CROUS et pour les sala­riés des agences de l’eau. Au CROUS, FO exige : soit on nous donne la garan­tie du main­tien de nos acquis, soit le déro­ga­toire est main­te­nu. De toute évi­dence, le report auquel le gou­ver­ne­ment a été contraint dans les CROUS, suite à la mobi­li­sa­tion des per­son­nels enga­gés par FO et au refus par la CGT des condi­tions de sor­tie du déro­ga­toire pré­vues par le gou­ver­ne­ment, est un point d’appui pour ampli­fier le rap­port de force et obte­nir gain de cause.

Depuis le début de la grève au Centre Pom­pi­dou, une semaine, les syn­di­cats FO et UNSA ont été reçus trois fois au minis­tère. Les pre­mières réponses obte­nues ne changent rien au pro­blème de fond : contrai­re­ment aux vagues pro­messes du minis­tère, aucune garan­tie n’est appor­tée sur les emplois.

Devant cette situa­tion de blo­cage, le syn­di­cat FO et la sec­tion UNSA du Centre, s’appuyant sur l’AG des per­son­nels, se sont adres­sés au chef du gou­ver­ne­ment : la seule solu­tion pour sor­tir du conflit est l’ouverture de véri­tables négo­cia­tions condui­sant à des garan­ties pour les sala­riés. En per­sis­tant dans son refus d’ouvrir des négo­cia­tions, le gou­ver­ne­ment porte la res­pon­sa­bi­li­té de la pour­suite et du dur­cis­se­ment du conflit.

La FNEC FP FO apporte tout son sou­tien aux per­son­nels du Centre Pom­pi­dou et à leurs reven­di­ca­tions jusqu’à ce qu’ils obtiennent satis­fac­tion, notam­ment en inter­ve­nant à tous les niveaux en lien avec la confédération.

Elle invite ses syn­di­cats à adres­ser des motions de sou­tien aux sala­riés qui entament leur seconde semaine de grève.

Mon­treuil le 3 avril 2016

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